Quelles catégories d’actifs ont été les plus touchées par l’évolution des horaires atypiques ? Les femmes peu qualifiées, répond l’Ined dans une étude publiée en avril 2022. D’une part, les femmes travaillent plus souvent que les hommes le samedi et le dimanche et elles sont de plus en plus nombreuses à être concernées. Les hommes, eux, restent proportionnellement plus nombreux à travailler tôt le matin, le soir et surtout la nuit, mais leur exposition aux horaires atypiques tend à se réduire sur la période 2013-2019. D’autre part, les horaires atypiques sont plus fréquents parmi les salariés peu qualifiés. En 2019, un cadre sur six travaille habituellement en horaires atypiques contre près de la moitié des ouvriers et plus de la moitié des employés non qualifiés, catégorie la plus exposée. Au sein de ce groupe, quatre salariés sur dix travaillent habituellement le samedi et un quart le dimanche. Même chose en termes de dynamiques : entre 2013 et 2019, l’exposition aux horaires atypiques a diminué de 18 % chez les cadres tandis qu’elle stagnait ou augmentait pour les autres salariés. La nature de leurs emplois, plus souvent télétravaillables, et leur statut en CDI « ont pu constituer pour les cadres des facteurs favorables à la mise en œuvre d’accords d’entreprise visant à favoriser la conciliation des temps de vie ». En conclusion, l’exposition aux horaires atypiques de travail « se recompose au cours de la dernière décennie plus qu’elle ne se diffuse à l’ensemble des salariés » : ce sont les femmes peu qualifiées qui en pâtissent le plus.