Que cela lui plaise ou non, la France fait partie du « Club Med ». Il ne s’agit pas de crise économique ni d’endettement. Mais de sa performance en matière d’emploi des personnes de 55 à 64 ans. Selon Eurostat, le taux est de 55,9 % en France, de 55,8 % en Espagne, de 53,4 % en Italie, de 48,3 % en Grèce. En revanche, la Suède affiche un score enviable de 76,9 % et l’Allemagne de 71,8 %. Comment ces deux pays ont-ils fait pour maintenir les seniors dans l’emploi ? Après tout, entre le vieillissement – en bonne santé, de préférence – de la population, les difficultés, réelles ou anticipées, concernant le financement des pensions et la pénurie actuelle de talents que connaissent certains secteurs, la pertinence économique, mais aussi sociale, d’un maintien de ces profils dans l’emploi, même aménagé, est évidente. Selon l’OCDE, la Suède a fait en sorte, entre autres, d’éviter que les prestations d’invalidité ne soient utilisées comme un boulevard vers la retraite anticipée. Elle a promu la formation professionnelle à tout âge et amélioré la santé et la sécurité au travail. Elle a également lutté contre la discrimination par l’âge sur le marché du travail. Quant à l’Allemagne, au-delà d’une meilleure santé et sécurité au travail, elle a accru les efforts pour mettre en place de bonnes pratiques, via des accords collectifs de branche et en entreprise, afin d’améliorer la diversité générationnelle et fourni des services efficaces de recherche d’emploi pour les seniors. De quoi donner des idées à la France – et aux DRH – pour enfin sortir de ce « Club Med ».