Au Fonds monétaire international (FMI), le métier d’ingénieur en électrotechnique, améliorant l’écoconception des produits, fait partie de ces professions considérées comme « écologiques », qui ont souvent un haut niveau de qualification. Mais dans les pays riches, seule une minorité d’emplois sont « verts », déplorent les économistes John Bluedorn et Niels-Jakob Hansen, le 13 avril 2022. Or la transition écologique, que les pouvoirs publics souhaitent déployer, nécessite une transition professionnelle, actuellement mal embarquée. Car la plupart des actifs occupent des emplois « neutres », c’est-à-dire qu’ils ne sont ni très verts ni très polluants. La probabilité de passer d’un emploi neutre à un emploi vert est de seulement 11 %, selon leurs estimations. Pis, la probabilité qu’un individu passe d’un emploi à forte intensité de pollution à un emploi à forte intensité écologique est de 7 %. En revanche, les chances de trouver un emploi à forte intensité écologique, si le dernier emploi occupé était également « vert », montent à 54 %, car les salariés ont déjà des compétences en la matière. Pour favoriser cette transition professionnelle, la solution consensuelle est de développer la formation. Cependant, dans la tradition de ses préconisations moins sociales, le FMI conseille aussi de « lever progressivement, à mesure que la reprise se consolide, les dispositifs de maintien dans l’emploi mis en place au début de la pandémie, car ces mesures peuvent avoir un effet dissuasif sur le changement d’emploi ».