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Russie : Les multinationales paient encore plus de 200 000 salariés, mais pour combien de temps ?

À retenir | publié le : 09.05.2022 | L. Z.

Alors qu’elles ont suspendu leurs activités en Russie du fait de l’invasion de l’Ukraine, de nombreuses multinationales paient encore plus de 200 000 salariés sur place, selon les calculs du Financial Times. Un chiffre sans doute en deçà de la réalité, ajoute le quotidien, certaines entreprises, dont KFC et Coca-Cola, n’ayant pas annoncé publiquement leur décision de payer leurs salariés. D’autres, de McDonald’s à Renault, s’y sont officiellement engagées. Mais pour combien de temps ? Ikea a ainsi déclaré vouloir payer ses équipes jusqu’à la fin mai, un mois de plus que les obligations de trois mois faites aux employeurs par la loi russe.

Selon Peter Finding, un avocat spécialisé en droit du travail au cabinet FisherBroyles, la loi russe propose en outre une série d’options. Passé trois mois, les entreprises peuvent évidemment continuer de payer normalement les salaires ou offrir un paquet de sortie correspondant à six mois de salaire. De même, elles peuvent réduire les salaires ou rediriger les salariés vers des activités qui ne seraient pas suspendues. Mais encore faut-il, dans le cas du paiement des salaires, qu’elles aient les liquidités nécessaires, alors qu’elles n’en dégagent plus sur place. En outre, avec la suspension d’une grande partie des transactions bancaires, elles ont du mal à envoyer des fonds en Russie et pourraient donc vite venir à manquer d’argent… Certes, pour McDonald’s, qui paie une majorité de ses salariés l’équivalent de moins de 150 euros par mois, les montants peuvent paraître relatifs, mais la chaîne emploie 62 000 personnes en Russie…

Et alors que, selon un sondage du BCG, une majorité d’investisseurs estiment qu’il faudra de deux à cinq ans pour que les entreprises étrangères reviennent en Russie, sachant qu’il y a une inconnue de taille, l’évolution de la guerre en Ukraine, les employeurs vont clairement avoir du mal à payer les salariés suspendus pendant tant de temps. Certains observateurs s’attendent donc, dans les mois qui viennent, à un mouvement de licenciement massif. Au point que le gouvernement russe vient de lancer un plan spécial, visant à soutenir environ 400 000 salariés qui seraient prochainement mis au chômage.

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  • L. Z.