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Japon : Les plus de 40 ans choisissent de plus en plus de changer d’emploi

À retenir | publié le : 09.05.2022 | L. Z.

Le temps où l’on entrait dans une entreprise et y faisait toute sa carrière était déjà révolu au Japon. La tendance s’affirme aujourd’hui, avec une nouvelle évolution, celle du nombre de changements de carrières pour les plus de 40 ans. Selon l’Association des chasseurs de têtes et de recrutement japonaise, il a doublé sur les cinq dernières années, et augmente beaucoup plus rapidement que les changements effectués par des salariés plus jeunes. Pourtant, dans le pays, 35 ans était jusqu’à présent considéré comme la dernière limite pour changer d’emploi ou de carrière, du fait que nombre d’entreprises ont en place des systèmes d’ancienneté, en particulier pour les promotions, et n’offrent que peu d’occasions pour de nouvelles recrues d’âge moyen d’évoluer.

Les explications à ce nouveau phénomène sont multiples. D’abord, dans le cadre de la relance post-Covid, les entreprises cherchent des professionnels expérimentés qui leur permettront de davantage développer leurs activités, alors que l’an dernier, elles ont eu tendance à restructurer et par là même, organiser la sortie de leurs salariés âgés. En conséquence, le nombre de salariés de plus de 50 ans qui se sont inscrits sur le site de Senior Job, une agence de placement spécialisée, a presque triplé depuis 2019. Autre élément qui incite les salariés à mi-carrière ou plus âgés à changer d’emploi, le salaire. Il y a dix ans, ceux qui avaient entre 45 et 49 ans voyaient, selon les statistiques, leurs revenus baisser s’ils changeaient d’emploi. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Une étude du ministère du Travail de 2020 montre en effet que le ratio de ceux qui ont vu leur salaire augmenter après un changement d’emploi et ceux qui l’ont vu baisser, s’établit à 9,7 points en faveur de ceux qui ont une augmentation. Un changement radical par rapport au début des années 2000… À l’époque, le ratio s’établissait à 8,5 points en « faveur » de ceux qui avaient connu une baisse de salaire. Et alors que les entreprises se rendent compte de l’attrait des salariés plus âgés – plus expérimentés et plus aptes à être rapidement opérationnels – elles vont, selon les observateurs, faire également évoluer leur fonctionnement et ne plus favoriser la seule promotion fondée sur l’ancienneté. De quoi, également, inciter les salariés à opter pour la formation permanente, afin de profiter de ces nouvelles opportunités, estiment les experts.

Auteur

  • L. Z.