Entre les dirigeants de PME-ETI et les jeunes, les plus technophiles ne sont pas forcément ceux que l’on croit, selon le baromètre Bpifrance du 20 mars 2022, intitulé « Dessiner la société de demain ». Pour la moitié des chefs d’entreprise, l’IA et la robotisation font « émerger de nouveaux savoir-faire » et ne constituent pas une menace pour les emplois. À l’inverse, les jeunes de 18 à 25 ans sont méfiants : seuls 13 % ne voient pas de menace sur les emplois et 50 % prévoient de graves conséquences et des destructions de postes. Cette position pourrait être liée à la crainte des entrants sur le marché du travail quant à leur employabilité. Ceux en recherche d’emploi se disent plus inquiets (53 %) que les profils bac + 5 (38 % redoutent les impacts négatifs de ces technologies). En revanche, jeunes et dirigeants semblent s’accorder sur l’importance de conserver des liens physiques, dans la « vraie vie ». Alors que le recours au télétravail a connu un boom, seuls 15 % des jeunes et 5 % des dirigeants estiment qu’il faudrait accentuer cette tendance. De même, 23 % des jeunes et 16 % des dirigeants considèrent que le travail à distance « dégrade les liens sociaux ». Pour ces deux groupes, « passer une partie de son temps au bureau, entouré de ses collègues, reste une composante importante de la sociabilité professionnelle ». Malgré tout, il reste des divergences sur le sens du travail : il représente une source d’épanouissement personnel pour sept dirigeants sur dix, alors que 61 % de jeunes le voient comme « une condition d’intégration à la société ou un moyen d’atteindre l’autonomie financière ».