C’est la hantise des jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi. Et l’affaire tourne vite au casse-tête, puisque si aucune entreprise ne leur donne leur chance, ces jeunes ne risquent pas d’acquérir l’expérience nécessaire pour décrocher un job… Mais si l’expérience est on ne peut plus valorisée dans les annonces de postes, cela ne veut pas dire qu’elle est valorisée une fois en poste. Pis, un autre casse-tête entre en ligne de compte sur le marché de l’emploi : le sacro-saint diplôme. Bref, il faut avoir l’expérience et le diplôme – quel que soit l’ordre privilégié par l’employeur – pour espérer le séduire, en particulier en France. À moins que le salarié puisse valider ses acquis. Et cela tombe bien, puisque le dispositif existe – et depuis vingt ans. Reste que cette validation des acquis de l’expérience (VAE), ardue, complexe, prenante, est en baisse constante. Le nombre de validations serait ainsi passé de 27 000 en 2010 à 18 000 en 2020. Et elles ne représentent de toute façon qu’une goutte d’eau par rapport à l’ensemble des actifs qui pourraient être concernés. Que faire alors ? La remettre à plat. La simplifier. En favoriser l’accès aux demandeurs d’emploi comme aux salariés. Une réforme en ce sens pourrait être dans les cartes, à l’issue de la prochaine présidentielle. Cela tombe bien car il s’agit, par ce biais, d’accélérer la mobilité sociale, qui fait de plus en plus défaut en France. Après tout, donner un peu de reconnaissance et d’espoir à tous est bien la tâche du personnel politique…