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« C’est maintenant que les entreprises doivent investir dans le métaverse »

À retenir | publié le : 04.04.2022 | Gilmar Sequeira Martins

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« C’est maintenant que les entreprises doivent investir dans le métaverse »

Crédit photo Gilmar Sequeira Martins

La directrice de l’innovation de l’organisme de formation Demos analyse la disruption que pourrait avoir cette technologie, en particulier sur la formation, mais aussi le recrutement et le management.

Quel sera l’impact du ou des métaverses ?

Le ou les métaverses (contraction des mots méta et univers) vont produire une disruption technologique qui aura un impact majeur sur l’environnement économique et social. Nous sommes actuellement dans la période de construction de cette technologie qui va la rendre utile et efficace. C’est maintenant que les entreprises doivent investir pour s’approprier les technologies et inventer les usages. L’un des enjeux du ou des métaverses est d’unifier un ensemble de technologies et de créer une interopérabilité qui mène vers un Internet immersif. Pour compiler les technologies actuelles (réalité virtuelle, réalité augmentée, avatars, hologrammes), un investissement technologique et comportemental est à faire, de même qu’une éducation des utilisateurs. La difficulté actuelle est de faire vivre toutes ces technologies de façon fluide, pour ne pas avoir de rupture entre le réel et le virtuel.

Le secteur de la formation a-t-il des atouts ?

Bien plus que d’autres domaines des RH, la formation est déjà dans ce champ, du fait de son investissement dans l’e-learning, la réalité virtuelle, l’IA et l’ouverture à la blockchain, cette dernière permettant de certifier les compétences de façon indiscutable. Des secteurs comme la prévention, l’habilitation électrique ou la maîtrise de certains gestes techniques ont déjà recours à des technologies de simulation avant le passage en mode réel où il faut aussi parfois gérer des risques. Ces technologies permettent à l’apprenant de s’entraîner quand il veut et autant de fois qu’il le souhaite. Nous construisons des parcours avec des avatars pour mettre les apprenants dans des situations simplifiées. Cela évite d’aborder immédiatement toute la complexité du réel et permet aussi à la personne formée d’avoir une distanciation par rapport à sa propre action, ce qui laisse un espace de réflexivité. Nous avons créé un univers en réalité virtuelle où l’apprenant et le formateur ont chacun leur avatar. Ils peuvent y accéder avec un casque immersif, mais aussi un ordinateur classique. L’un des enjeux est de rendre ces technologies plus accessibles, à travers l’usage d’un casque ou une solution plus simple, puis d’intégrer ces parcours dans un Internet immersif global.

Quels autres usages peuvent être envisagés ?

Ce type de dispositif peut aussi être imaginé pour le recrutement, dans le cadre de tests ou de mises en situation, ce qui aurait aussi l’avantage de réduire la portée des préjugés et des biais. Il pourrait aussi être utile pour améliorer le management ou mieux gérer l’intelligence collective. L’intérêt de ces outils est de permettre une avancée progressive vers la mise en situation réelle. Ils seraient particulièrement utiles dans le cadre de l’Afest (Action de formation en situation de travail) pour assurer une transition progressive vers le réel où l’apprenant serait confié à un mentor virtuel, avatarial ou réel. Les entreprises devront s’engager pour créer de nouvelles façons de travailler et ainsi répondre aux aspirations des nouvelles générations vis-à-vis du travail. Les nouvelles technologies permettent d’aller chercher les meilleurs talents et de faire travailler des collaborateurs là où ils se trouvent. Cela sera possible grâce à la convergence des technologies dans le métaverse. Ces technologies, et plus tard, le métaverse, auront des impacts positifs sur la productivité et l’efficacité. Dans le cadre de la formation, ils vont augmenter l’engagement et donc le taux de complétion des formations, de même que la mise en place d’activités d’ancrage post-formation, pour renforcer la mémorisation. Ils vont aussi réduire les coûts liés aux déplacements et à l’hébergement tout en s’adaptant mieux aux temps dont disposent les collaborateurs. Ces outils sont aussi un formidable vecteur de personnalisation : il sera possible d’adapter les formations aux moments dont disposent les collaborateurs, mais aussi à leur niveau, leur vitesse d’apprentissage. Pour les employeurs, l’efficacité accrue des formations devient un élément d’attractivité pour attirer des talents. Cette dimension intègre peu à peu la marque employeur.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins