« Le spectre d’une “grande démission”, dans la lignée de celle qui se produit aux États-Unis ces derniers mois, se projette en France », estime une note de l’Unédic du 17 mars 2022. Aux États-Unis, un record de 4,5 millions de démissions a été enregistré par le Bureau of Labor Statistics en novembre 2021. De même, en France, l’addition des démissions et des ruptures conventionnelles dépasse la barre de 600 000 au 3^e trimestre 2021, ce qui constitue ici aussi un record, depuis la constitution de la base de données de la Dares, en 2007. La crise Covid-19 « a donné l’opportunité aux gens de s’arrêter un moment, de réfléchir sur le travail qu’ils ont et peut-être de chercher un travail meilleur », explique Stefano Scarpetta, directeur de l’emploi, du travail et des affaires sociales à l’OCDE, dans la note. Les projets de changement de métiers concernent trois actifs en emploi sur dix, selon l’Unédic. Les envies d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs varient selon les secteurs : dans les « activités informatiques et services d’information », 20 % à peine des personnes interrogées envisagent de changer de métier (- 10 points). À l’inverse, dans les « activités financières et d’assurance et immobilières », les projets de reconversion sont nombreux : 42 % répondent oui (+ 12). Par-delà les insatisfactions des actifs, ce phénomène est peut-être rendu possible par le développement des dispositifs de formation et des opportunités d’emploi liées à la baisse du chômage. Il atteignait 7,4 % (catégorie A) de la population active fin 2021, au plus bas depuis 2008 selon l’Insee.