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Quelle utilité pour la visite de mi-carrière ?

Le point sur | publié le : 28.03.2022 |

La loi du 2 août 2021 institue une visite de mi-carrière, qui doit avoir lieu en moyenne à 45 ans ou plus tôt dans les secteurs où les salariés sont les plus exposés aux phénomènes d’usure professionnelle, dus en particulier aux troubles musculosquelettiques (TMS). Une disposition nécessaire selon Martial Brun, directeur de Présanse, l’association représentant les SPSTI en activité. « Le médecin pourra alors faire des préconisations en matière de prévention, proposer des aménagements de poste ou envisager une reconversion vers d’autres postes dans l’entreprise si besoin », relève-t-il. Du côté des professionnels de la santé au travail, la mesure suscite l’étonnement. « Jamais une visite médicale n’a permis d’éviter un licenciement pour problème médical, relève ainsi Jean-Michel Sterdyniak, secrétaire général du SNPST1. S’il y a chaque année environ 80 000 salariés licenciés pour inaptitude médicale, c’est que les conditions de travail ne sont pas bonnes. Il faut y ajouter les personnes contraintes à la démission ou qui se voient proposer une rupture conventionnelle, ce qui porte à 100 000 ou 120 000 le nombre annuel de salariés au chômage pour raison médicale. L’impact de cette visite de mi-carrière sera donc très faible. » En vitesse de croisière, ce sont 350 000 visites de mi-carrière que les SPSTI devront mener. Pour Martial Brun, « les services de santé au travail peuvent absorber ces visites de mi-carrière à condition de bien établir les priorités », autrement dit, du rôle que les décrets en préparation réserveront aux infirmiers en santé au travail…

(1) SNPST : Syndicat national des professionnels de la santé au travail.