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À retenir

« Il faut que le séjour des migrants et des réfugiés soit bénéfique pour eux comme pour la France »

À retenir | publié le : 21.03.2022 | Lys Zohin

À l’occasion du Printemps de l’inclusion, organisé par la Fédération des entreprises d’insertion, le 25 mars, les candidats à la présidentielle seront invités à se prononcer sur l’inclusion. Le président de la Fédération des entreprises d’insertion détaille les initiatives que ces acteurs voudraient voir mises en œuvre.

Vous voulez vous adresser aux candidats à la présidentielle et mettre en avant plusieurs enjeux, dont la mise en place d’un droit à l’insertion professionnelle pour les migrants et réfugiés dès leur arrivée en France, en levant les obstacles administratifs actuels. Qu’attendez-vous comme propositions de leur part ?

Nous n’émettons pas d’avis sur le bien-fondé ou non d’accueillir des migrants et des réfugiés, mais ce que nous disons, et mon expérience personnelle passée, au cours de laquelle je me suis occupé de l’accueil de jeunes migrants isolés, le prouve, c’est que migrants et réfugiés sont des gens déterminés et pleins d’espoir. Ils ne viennent pas chez nous pour toucher des allocations. Nous proposons donc d’améliorer leurs conditions d’accueil et qu’au lieu de les faire attendre pendant de longs mois, le temps que leur dossier de régularisation soit étudié, ils puissent travailler dès les deux mois qui suivent leur arrivée en France pour vivre dignement du fruit de leur travail. C’est cette demande que nous faisons aux candidats à la présidentielle pour que le séjour des migrants et des réfugiés soit bénéfique pour eux comme pour la France.

Une autre de vos propositions porte sur l’apprentissage ouvrier, que vous voulez voir développé. Quels sont les enjeux ?

Nous avons noté, à mesure que se développait l’apprentissage, qu’il touchait de plus en plus des bac + 2 à des bac + 5. Autrement dit, il profite de moins en moins aux personnes les moins qualifiées. Le rôle des entreprises d’insertion est de former des personnes éloignées de l’emploi. Or dans le cadre du plan d’investissement dans les compétences (PIC) de l’État, le budget destiné à la formation professionnelle des salariés en insertion par l’activité économique (IAE), soit la formation des personnes les plus fragilisées, n’est que de 80 millions d’euros. Ce qui ne permet d’effectuer qu’environ trois jours de formation par an et par salarié ! Nous souhaitons donc que le prochain gouvernement intensifie son soutien et finance 30 000 parcours d’insertion en alternance pour former des ouvriers, qui partiront ensuite travailler dans des entreprises traditionnelles.

Pensez-vous, même si la campagne est bouleversée par la crise ukrainienne, que ces thèmes sociaux devraient être davantage traités afin de créer une plus grande cohésion de l’électorat ?

Absolument ! Nombre de candidats n’offrent, dans leurs discours, aucun espoir ! Or il faut faire en sorte que les citoyens aient confiance. Confiance dans le fait que s’ils ont un problème, ils pourront se relever, et que d’autres pourront les aider pour cela. C’est pourquoi nous pensons que ce qui se passe dans les entreprises d’insertion doit se diffuser à l’ensemble de l’économie. Car la vocation de nos entreprises est de participer à l’accès, pour tous, à une vie digne. Et c’est une question centrale de paix et de justice sociale.

Auteur

  • Lys Zohin