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L’actualité

« La santé est devenue un élément de compétitivité »

L’actualité | publié le : 14.03.2022 | Lys Zohin

Le cofondateur et dirigeant de Medicalib, plateforme créée en 2017 pour aider les patients dans la recherche de professionnels de santé à domicile et qui accompagne les entreprises dans la mise en place d’actions en faveur de la santé de leurs salariés depuis la Covid, estime que la santé sera un élément différenciant pour les entreprises à l’avenir.

Vous estimez que la santé sera un élément différenciant à l’avenir pour les entreprises. De quelle façon ?

Dans le sillage de la pandémie, la santé va en effet, de mon point de vue, devenir un élément différenciant pour les salariés et les candidats à un poste au même titre que les avantages proposés par une entreprise (télétravail, ticket-restaurant, etc.). Elle est devenue un élément de compétitivité. Si l’on ne peut pas craindre, en France, une « grande démission » de l’ampleur du mouvement qui a pris forme outre-Atlantique, il n’en reste pas moins qu’avec la reprise très forte, l’offre santé des entreprises revêt un élément d’attractivité pour les candidats et de rétention des salariés. C’est vrai en matière de couverture, qui doit être la meilleure possible, mais au-delà de la mutuelle obligatoire, c’est encore plus vrai pour les actions de prévention dans la vie quotidienne au travail et en matière de services supplémentaires qu’une entreprise peut offrir, par le biais de plateformes comme la nôtre. Avec la crise sanitaire, certaines entreprises ont compris l’intérêt de simplifier la vie des collaborateurs. Certaines organisaient déjà des séances de vaccination antigrippe, elles ont, dans certains cas, organisé des dépistages du coronavirus ou la vaccination de leurs salariés. Il s’agissait aussi de soulager la charge mentale des collaborateurs, qui pouvaient s’inquiéter de revenir sur leur lieu de travail, ou avaient des difficultés à trouver un rendez-vous dans un centre de vaccination. Et, selon nos mesures de satisfaction, les salariés qui ont bénéficié de ces initiatives d’entreprises leur en savent gré, d’autant que l’organisation sur site leur a fait gagner du temps et donc de la productivité. À 96 %, ils plébiscitent l’action de leur employeur.

Mais au-delà de la crise Covid ?

On peut penser que les DRH ont été sensibilisés à la santé et à l’idée de simplifier la vie des équipes. Cela pourra prendre la forme de bilans de santé proposés sur le lieu de travail, pour détecter notamment les problèmes de stress ou de sommeil. Bilans qui pourront ensuite être suivis d’orientations vers des professionnels de la santé qui les aideront à gérer ces problèmes, par exemple. Le tout en parfaite confidentialité, évidemment. Par ailleurs, certains DRH se penchent aujourd’hui sur de nouveaux modes de travail – je pense à la semaine de quatre jours, par exemple – de nature à faciliter le repos des équipes, ou sur des offres de disponibilités de trois mois, dans le même but, celui de faire en sorte que les salariés soient moins stressés, plus engagés, et trouvent davantage de sens dans leurs activités professionnelles. La notion de charge mentale à alléger fait vraiment son chemin, me semble-t-il.

Il existe pourtant des médecins du travail…

Qui doivent effectivement faire de la prévention… Mais, compte tenu du nombre de médecins du travail, environ 5 000, pour près de 30 millions d’actifs, un rapide calcul montre qu’il leur est impossible d’exercer leur rôle en matière de prévention, d’autant que certains salariés ne voient leur médecin du travail que tous les cinq ans. Or il peut se passer bien des choses pendant une si longue période ! Les entreprises, si elles veulent avoir des équipes en bonne santé et efficaces, doivent donc agir elles-mêmes pour préserver leur capital humain.

Auteur

  • Lys Zohin