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Sur le terrain

Conditions de travail : Bientôt des congés sabbatiques rémunérés chez Artur’In

Sur le terrain | publié le : 28.02.2022 | Frédéric Brillet

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Conditions de travail : Bientôt des congés sabbatiques rémunérés chez Artur’In

Crédit photo Frédéric Brillet

Dans le secteur des technologies de l’information, en tension, les initiatives fusent pour attirer et fidéliser les talents. La start-up Artur’In a ainsi choisi d’offrir à ses 150 salariés des congés payés de deux mois à partir de 2024.

La distribution gratuite de stock-options et de cookies bio, le baby-foot et la table de ping-pong ne suffisent plus… Artur’In, une start-up qui développe depuis cinq ans un service de communication numérique sur les réseaux sociaux pour les TPE et PME, va bientôt proposer à ses quelque 150 collaborateurs, répartis entre la France, les États-Unis et l’Ukraine, de pouvoir prendre davantage de congés, sous la forme d’un dispositif original, proposition de l’entreprise face aux attentes exprimées par les salariés sur leurs conditions de travail à la suite du premier confinement. « Plutôt que d’être en réaction vis-à-vis de nouvelles aspirations, nous avons interrogé nos équipes via un sondage pour mieux les comprendre », explique Daphné Vauclin-de Calbiac, DRH d’Artur’In. Le résultat ? Les salariés affirment vouloir disposer de plus de temps pour les autres sphères de leur vie (loisirs, familles, projets…). D’où la décision de l’employeur d’instaurer une politique RH plus favorable à l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Entrée en vigueur au 1er janvier 2022, cette nouvelle politique prévoit la possibilité d’un congé sabbatique rémunéré de deux mois. Les salariés qui ne peuvent partir aussi longtemps en une seule fois ne seront pas lésés pour autant : l’employeur leur permet d’opter pour une autre version, sous forme de congés supplémentaires étalés sur trois ans.

Conditions

Pour éviter de perturber le fonctionnement de l’entreprise, le congé se trouve cependant soumis à plusieurs conditions : les candidats doivent être des salariés en CDI avec trois ans d’ancienneté et déposer leur demande au moins six mois à l’avance. Par ailleurs, les collaborateurs d’un même département ne pourront pas le prendre sur la même période et Artur’In entend donner la priorité aux plus anciens. Enfin, les premiers départs ne pourront intervenir qu’en 2024, le temps nécessaire pour Artur’In de se réorganiser pour s’y préparer. Une fois le processus enclenché, les managers pourront avancer de quelques semaines les recrutements prévus pour renforcer leur équipe en cas de départ pour congé sabbatique.

Comme on pouvait l’imaginer, ce dispositif, qui s’insère dans un large éventail d’avantages (possibilité de télétravailler à 40 %, cinq jours de congés payés supplémentaires par an, trois jours rémunérés en cas de souci familial), a été bien accueilli. Lors d’une présentation de la nouvelle politique RH aux salariés, « les deux mesures qui ont reçu le plus d’applaudissements ont été l’ajout de cinq jours de congé et la possibilité de partir en congé sabbatique », indique la DRH, Daphné Vauclin-de Calbiac. « Six personnes éligibles ont officiellement candidaté, mais j’ai eu de nombreux échanges informels avec d’autres collaborateurs qui envisagent également un congé sabbatique », poursuit-elle. Mais du fait que les premiers départs n’interviendront qu’en 2024 et que la mesure n’a été communiquée qu’en ce début d’année, la direction d’Artur’In n’a à ce jour aucune idée du nombre de personnes qui demanderont finalement à en bénéficier.

Et au fait, que comptent faire les salariés durant ces deux mois ? « Dans les projets dont j’ai eu vent informellement, il y a beaucoup de voyages. Nous avons aussi un salarié qui aimerait utiliser ce temps pour finaliser un projet de construction immobilière et une autre qui souhaite passer un été complet avec ses enfants et sa famille », détaille la DRH.

Fin de cycle

Bien évidemment, Artur’In en attend des retombées en termes de visibilité auprès de candidats potentiels, d’attractivité et de fidélisation des effectifs existants. Sur le premier volet, à en juger par les retombées dans les médias et sur les réseaux sociaux, la partie est déjà gagnée. Pour l’attractivité, l’impact est plus difficile à évaluer, d’autant que l’initiative est récente. Mais c’est surtout sur la fidélisation que cette initiative pourrait faire la différence. Artur’In a ainsi remarqué qu’une fin de cycle intervenait souvent après trois ans, les collaborateurs éprouvant alors le besoin d’effectuer une plus longue pause. « Pour ce faire, ils n’avaient pas d’autre choix que de démissionner pour s’octroyer un break, avant de revenir sur le marché du travail. Si ce congé leur donne envie d’ouvrir un nouveau chapitre de leur vie professionnelle chez Artur’In, nous en serons ravis », conclut la DRH.

Auteur

  • Frédéric Brillet