JobTeaser, une plateforme de recrutement et d’orientation des jeunes talents en Europe, vient de publier la 3e édition de son baromètre consacré à la situation des étudiants et des jeunes sur le marché du travail, initialement lancée en mai 2020 lors du premier confinement. Cette nouvelle enquête menée auprès de plus de 1 300 jeunes talents en France permet d’observer au plus près les perceptions, les préoccupations et les réactions d’une catégorie de la population particulièrement touchée par les impacts de l’épidémie de Covid-19.

Plusieurs enseignements sont à tirer de ce baromètre. D’abord, la pandémie a bouleversé les projets d’étude et professionnels de nombreuses personnes : 54 % des étudiants déclarent ainsi avoir dû modifier leurs projets en raison de la crise sanitaire et 39 % des jeunes diplômés estiment qu’elle a affecté leur orientation professionnelle. Parmi eux, 27 % d’entre eux ont dû prolonger leurs études et 29 % ont complètement revu leur projet professionnel (métier visé, zone géographique…). En outre, 33 % des étudiants et 17 % des jeunes diplômés ont vu une opportunité à l’étranger annulée. Ensuite, les étudiants ne sont que relativement confiants en l’avenir : chez les étudiants de 18-25 ans, 38 % s’estiment très confiants et 62 % moyennement confiants à pas du tout confiants. Ainsi, 52 % des étudiants craignent de ne pas trouver d’emploi à la suite de leurs études. Un manque de confiance qui se perpétue après l’obtention du diplôme : si 63 % des jeunes diplômés issus d’une école d’ingénieur se déclarent très confiants, sur l’ensemble des nouveaux diplômés (tous cursus confondus), ils ne sont que 37 % à être dans le même état d’esprit. Mais malgré leurs craintes, ils ne souhaitent pas compromettre la qualité de leur environnement de travail et l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle. C’est en effet un critère important pour 61 % des étudiants. En outre, même si le travail hybride est plébiscité (modèle idéal pour un jeune diplômé sur deux), le télétravail a aussi montré ses limites en termes d’intégration à une équipe : la moitié des diplômés depuis moins de deux ans reconnaissent des difficultés à s’intégrer au sein de leur entreprise en raison du télétravail.

Enfin, contrairement aux idées reçues, ils aspirent à la stabilité plutôt qu’à changer fréquemment d’entreprise : seulement 11 % des jeunes diplômés souhaitent changer régulièrement d’entreprise. Et seuls 9 % des étudiants et 6 % des jeunes diplômés envisagent de travailler en free-lance. Ce qui ne veut pas dire qu’ils veulent une vie professionnelle linéaire… D’ailleurs, ils redoutent les parcours de carrière statiques et, aguerris par l’imprévisibilité, corollaire de la crise Covid-19, ils souhaitent se former de façon continue afin d’accroître leur employabilité. Ainsi, 36 % des jeunes diplômés craignent de ne pas voir évoluer leur carrière et un tiers a peur de s’ennuyer au travail. Pour y remédier, au-delà de la formation continue, ils comptent sur les opportunités de mobilité interne dans les entreprises.

« Bouleversement dans leurs orientations professionnelles, besoin de stabilité et de qualité de l’environnement professionnel : les étudiants de la génération Covid se positionnent de manière très différente pour leur entrée sur le marché de l’emploi, souligne Adrien Ledoux, PDG de JobTeaser. La crise Covid-19 a en effet profondément accéléré les désirs des 18-25 ans et leur rapport au travail. Prétant notamment fortement attention à leurs conditions de travail et à leur employabilité, ils se placent en rupture sur ces sujets par rapport à leurs aînés. »