La concurrence entre la France et l’Allemagne en matière de coûts du travail n’est peut-être plus qu’un souvenir. Ces dernières années, la France a allégé ses cotisations salariales et limité la hausse du Smic à celle de l’inflation, alors que l’Allemagne a opéré à l’inverse de fortes revalorisations, avec notamment l’introduction d’un salaire minimum en 2015. Au 3^e trimestre 2021, le coût horaire du travail en France converge quasiment avec celui de l’Allemagne : 38,80 euros en France, contre 38,60 euros en Allemagne, selon une note de l’institut Rexecode, proche du patronat, publié le 7 février 2022. Un écart dans un mouchoir de poche, donc, alors que le coût salarial horaire allemand devrait encore continuer de croître. Le gouvernement mené par le social-démocrate Olaf Scholz s’est en effet engagé à faire passer le salaire minimum allemand, de 9,82 euros de l’heure actuellement, à 12 euros le 1^er octobre 2022. Environ 7,2 millions d’individus, soit un travailleur sur cinq, pourraient ainsi bénéficier de cette mesure. Déjà, dans l’industrie manufacturière, le coût de l’heure de travail français, à 40 euros (+ 3,4 % depuis fin 2019), est près de 4 euros moins cher qu’en Allemagne, à 43,80 euros (+ 4 %). La question des salaires s’invite pourtant dans la campagne présidentielle française. Tous les candidats de gauche se sont engagés à une augmentation du Smic supérieure au coup de pouce automatique, tandis que tous les candidats de droite proposent d’accentuer la baisse des cotisations patronales.