Pour Anthony Babkine, cofondateur de l’association Diversidays, le numérique a été « un tremplin de carrière ». Mais dans le marketing digital, où il a exercé, tout comme Mounira Hamdi, son associée, il a constaté un sérieux manque de diversité. « Arrivés à un certain niveau de responsabilités, nous nous sommes aperçus qu’il y avait très peu de professionnels divers, au sens large : femmes, profils venant des territoires ruraux et des quartiers, personnes en situation de handicap ou ayant subi des biais de discrimination », explique cet entrepreneur social. Il en a donc fait son cheval de bataille, en créant, en 2017, Diversidays, une structure qui œuvre pour la diversité dans la tech.
« Le numérique représente un tiers des nouvelles offres d’emploi en France. Notre rôle est d’aider à monter dans cet ascenseur social », déclare-t-il. D’autant que les postes de la tech, en forte tension, sont rémunérateurs et en CDI. Et s’ils sont souvent très qualifiés, « il existe aussi des emplois qui nécessitent seulement une ou deux années de formation, suivies de quelques années d’expérience », ajoute-t-il. De même, ces tâches peuvent s’effectuer à distance, à portée, donc, des personnes à mobilité réduite ou en milieu rural. À la clé pour les entreprises, un vivier de talents, bien sûr, mais aussi « un taux d’engagement et de performance plus élevé grâce à la diversité », assure-t-il. Sans oublier la nécessité d’éviter les biais dans les algorithmes, encore souvent conçus par des équipes ne reflétant pas l’ensemble de la société. Enfin, « si une partie de la population est exclue du numérique, cela peut avoir des répercussions sur le climat social », poursuit Anthony Babkine. Autant de raisons qui ont motivé la création de différents programmes par l’association. Déclics Numériques, d’abord, accompagne les demandeurs d’emploi pour se reconvertir vers les métiers du numérique. Leadership Program, de son côté, accélère des projets d’entrepreneuriat à travers le coaching et le réseautage, tandis que TechYourPlace s’adresse à des start-up et des fonds d’investissement en quête de davantage d’inclusivité. « Nous sommes là pour aider les entreprises et les pouvoirs publics à s’emparer du sujet », insiste le cofondateur de cette structure qui a accompagné jusqu’ici environ 4 000 bénéficiaires.
