« Selon une enquête menée par le groupe Randstad et des associations d’élus et de directeurs territoriaux, 39 % des collectivités locales déclarent avoir rencontré des difficultés de recrutement en 2021 », souligne Rébecca Deprez, directrice générale adjointe des services dans une collectivité et secrétaire générale de La Cordée. Cette association, qui œuvre pour la diversité sociale dans la fonction publique, s’inquiète du fait que la fonction publique territoriale (FPT) soit, selon son expression, « la grande absente et donc la grande perdante de ce combat pour l’attractivité. » Et d’énumérer les problèmes : elle est méconnue et a des modes d’accès illisibles, sa gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) est trop morcelée et elle manque même d’attrait aux yeux de ses propres agents…

À partir de ce constat, La Cordée a élaboré 18 propositions pour renforcer l’attractivité de la FPT. Il s’agit entre autres de développer l’implication des collectivités territoriales dans la sensibilisation des publics scolaires aux métiers du service public, de mieux communiquer sur la diversité de ces métiers, de développer les partenariats avec les universités et Pôle emploi pour faciliter la découverte des métiers du service public local, et enfin, de valoriser la coconstruction des politiques publiques en incitant élus locaux et cadres à témoigner ensemble. La Cordée préconise par ailleurs une plus forte implication de la fonction publique territoriale dans les prépas « Talents du service public ». En outre, fidèle à sa vocation, l’association estime nécessaire la mise en place d’épreuves de concours plus en phase avec les compétences recherchées par les employeurs, d’un grand plan de formation des managers-recruteurs et jurys pour lutter contre les discriminations et la survalorisation des titres scolaires, en particulier pour les métiers en tension ou à compétence spécifique. Une priorité dans cette profusion d’idées censées nourrir la réflexion du ministère de la Transformation et de la Fonction publiques qui prépare un rapport sur l’attractivité de la FPT ? « Faire connaître ces métiers dès le lycée et accompagner les candidats vers des concours, si possible plus lisibles, comme nous le faisons à travers le mentorat d’étudiants boursiers en licence et en classes préparatoires », répond Rébecca Deprez.