La chaîne américaine Domino’s vient d’annoncer qu’elle offrait « un bonus » de 3 dollars à ses clients – utilisable pour payer une prochaine commande par Internet – si ces derniers venaient eux-mêmes chercher leur pizza. L’expérience, car ce n’est que cela pour l’instant, devrait durer jusqu’en mai prochain. Elle prend sa source dans la pénurie de main-d’œuvre qui sévit outre-Atlantique et en particulier pour des emplois mal payés comme celui de livreur de pizza. D’autant que Domino’s n’emploie pas les services de plateformes comme DoorDash ou Uber Eats pour ses livraisons. Le manque de main-d’œuvre est tel que Domino’s a enregistré un recul de 1,9 % de son chiffre d’affaires au cours du troisième trimestre 2021, une première pour l’entreprise depuis une décennie. Et le PDG, Richard Allison, a directement attribué cette contre-performance aux difficultés à trouver des livreurs, auxquelles s’associent toutefois des réductions d’ouverture des pizzerias, toujours pour des raisons de manque de personnel. Manque qui frappe aussi la gestion administrative de la chaîne… La pénurie de main-d’œuvre, et ce qu’on appelle la « grande démission », affecte tous les secteurs aux États-Unis, mais deux industries sont particulièrement touchées : l’hôtellerie et la restauration, en raison des mauvaises conditions de travail et des faibles rémunérations. Avec ce nouveau dispositif, la chaîne de pizzas tente de sauver la sortie de l’hiver, et notamment le Super Bowl, le 14 février, l’un des jours les plus actifs pour Domino’s, alors qu’en parallèle, les coûts des matières premières (la farine, notamment) renchérissent le prix des pizzas.