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Chine : Comment les entreprises forcent les salariés à rester

L’actualité | Internationale | publié le : 07.02.2022 | L. Z.

Les clauses de non-concurrence, jadis réservées au seul top management, sont aujourd’hui appliquées jusqu’au bas de l’échelle, y compris, même, aux stagiaires ! Mais ce sont surtout les jeunes talents qui sont visés. Si une société peut légitimement s’inquiéter de fuites de données stratégiques de la part de top managers, la raison mise en avant pour retenir les jeunes diplômés est plutôt le fait qu’ils ont du potentiel, dont l’entreprise ne veut pas se priver. Quant à leur carrière, ce n’est clairement pas son affaire… Ainsi, au moment de l’annonce de leur démission, les jeunes talents se voient contraints de signer des documents leur interdisant de travailler pour les concurrents, des plus grands aux plus petits, et ce, à travers tout le pays, ainsi que pour les sociétés dans lesquelles ces concurrents auraient investi. Autant dire que l’effet est un bannissement de fait de l’ensemble d’un secteur. En outre, les employeurs ont, au-delà des pressions qu’ils exercent pour faire changer d’avis les salariés, un autre levier de « négociation ». Ils menacent de ne pas leur remettre un précieux sésame : le document de « fin d’emploi », nécessaire pour toute embauche ultérieure en Chine… Et bien sûr, si le salarié parti ne respecte pas le contrat de non-concurrence, il peut être poursuivi en justice et sujet à de lourdes amendes ! En conséquence, même s’ils mettent en péril leur évolution professionnelle, nombre de jeunes talents signent ces documents, tandis que d’autres renoncent et restent dans l’entreprise…

Les pressions, communes dans la tech, tendent désormais à s’étendre au-delà, si l’on en croit les données officielles de l’institut de droit de l’Académie des sciences sociales de Pékin, du fait que certains de ces abus donnent quand même lieu à des poursuites de la part de salariés envers leurs employeurs. Sur les 316 cas impliquant des clauses de non-concurrence en 2020, seuls 93 touchaient la tech. Cette mentalité agressive des employeurs n’est d’ailleurs pas nouvelle, puisque dès le début des années 90, selon la presse, des usines avaient déjà « blacklisté » des ouvriers, de manière qu’ils ne puissent pas retrouver un poste ailleurs dans la même région…

Auteur

  • L. Z.