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Sur le terrain

Épargne salariale : L’actionnariat salarié au service de l’engagement chez Koesio

Sur le terrain | publié le : 31.01.2022 | Lys Zohin

Récompensé récemment par le Grand Prix FAS de l’actionnariat salarié, le spécialiste en services numériques affiche 80 % de salariés actionnaires. Une façon d’aligner leurs objectifs avec ceux de l’équipe dirigeante et de fidéliser les collaborateurs.

L’entreprise, fondée en 1991 dans la région Rhône-Alpes, a changé de taille, mais pas de philosophie. Alors que Koesio (dont le chiffre d’affaires s’élève à plus de 750 millions d’euros) n’avait que 300 salariés il y a peu, elle en compte, à la faveur de nombreuses opérations de croissance externe, plus de 3 000 actuellement, répartis dans 180 agences de l’Hexagone, la Belgique et le Luxembourg, apportant des services numériques à plus de 80 000 TPE-PME clientes. Et tous les collaborateurs, quel que soit leur employeur d’origine, puisque les conditions sociales sont harmonisées, ont la possibilité de placer, le moment venu, le montant de leur participation dans un fonds commun de placement d’entreprise (FCPE), que la direction a lancé en 2016.

« Pour un entrepreneur, ce n’est pas “naturel” de céder son capital, puisqu’il prend des risques, remarque Pieric Brenier, dirigeant fondateur et principal actionnaire de Koesio, mais j’ai souhaité partager la valeur créée par l’entreprise avec les collaborateurs et faire en sorte que les objectifs de l’équipe dirigeante et des salariés soient alignés. » Mieux, en associant l’équipe dirigeante, il s’assure, précisément, que les collaborateurs qui lui font confiance ne perdent pas d’argent. Et c’est son objectif principal. Jusqu’à présent, ils en ont gagné. De fait, la valeur des parts du FCPE n’a cessé de croître, et 10 euros investis en 2016 équivalent, si la part est liquidée (elle ne peut l’être qu’au bout de cinq ans, sauf cas exceptionnel comme un événement familial, l’achat d’un logement, un départ en retraite…), à 48 euros aujourd’hui, selon une valorisation effectuée chaque année, dans cette société qui n’est pas cotée en Bourse, par un commissaire aux comptes et validée par l’Autorité des marchés financiers (AMF). Et alors que dans les quelque 200 ETI qui pratiquent l’actionnariat salarié en France, le taux moyen de souscription est de l’ordre de 40 %, il atteint 80 % chez Koesio (soit un actionnariat salarié à hauteur de 5 % du capital, une situation inédite en France).

Engouement

Au point que, toujours pour protéger les salariés, la direction a voulu freiner cet engouement ! « Nous avons mis en place un plafond à 80 000 euros de placements par an », indique ainsi l’initiateur du FCPE. Ce qui n’a pas empêché l’entreprise d’être récompensée par le Grand Prix de l’actionnariat salarié, décerné en décembre dernier par la Fédération française des associations d’actionnaires salariés et anciens salariés (FAS). Ce succès est dû évidemment aux campagnes d’information et d’acculturation que fait la direction, mais aussi à la culture d’entreprise, fondée sur le management bienveillant, la coopération, la cohésion et le bien-être des équipes. « Nous vendons des services, notre seul actif, ce sont nos collaborateurs », résume le dirigeant. D’ailleurs, Koesio figure parmi les entreprises françaises de plus de 2 000 salariés où il fait bon travailler, selon l’institut Great Place to Work. « Nos salariés sont 55 %, ce qui est largement au-dessus de la moyenne nationale, à considérer que la richesse est équitablement partagée chez nous », souligne à cet égard Pieric Brenier. Et alors que le turnover est la plaie de nombre d’entreprises, informatiques en particulier, Koesio bénéficie d’une belle fidélité. L’argument de l’appréciation de l’investissement dans le fonds de placement de l’entreprise y est pour quelque chose, « avec l’action de la DRH en matière de qualité de vie au travail et de culture managériale », estime le dirigeant.

Pouvoir d’achat

Quant à penser que le dispositif d’actionnariat salarié répond à toutes les demandes des collaborateurs en matière de pouvoir d’achat, Pieric Brenier en est loin… « Depuis nos débuts, nous avons adopté le principe du taux d’inflation plus 1 % en ce qui concerne l’enveloppe que les managers répartissent pour les augmentations de salaire », indique-t-il. Mais il est persuadé que la participation et l’actionnariat salarié ont un rôle à jouer dans l’augmentation du pouvoir d’achat. « La prime Macron pourrait être pérennisée dans les entreprises qui accordent davantage de possibilités d’actionnariat aux salariés, dit-il. De même, des fonds de retraite d’entreprise par capitalisation, alimentés de la même façon, pourraient être “sponsorisés” par l’État. »

Auteur

  • Lys Zohin