Dans la campagne présidentielle, « le débat sur les politiques économiques n’a pas lieu » entre les candidats, regrette Hippolyte d’Albis, président du Cercle des économistes, le 13 janvier 2022. Pour tenter de l’impulser, le think tank leur demande de répondre à 20 questions économiques. La première concerne la jeunesse, « fil rouge de la réflexion » : « Comment resocialiser les 1,5 million de NEETS ? » (ni en emploi, ni en études, ni en formation). « Leur insertion économique constitue un enjeu déterminant pour le pays », estime Nathalie Chusseau, professeure à l’université de Lille. Elle pourrait passer par le canal des contrats d’apprentissage et des « écoles de production » qui forment les jeunes de 15 à 18 ans en échec scolaire. De même, Patrick Arthus, professeur à Paris School of Economics (PSE), appelle tous les candidats à mettre « en tête de leur programme » un plan de « redressement des compétences », qui répondrait aux faiblesses en sciences et en mathématiques des jeunes, même si toute la population active est concernée. En effet, selon l’enquête Pisa 2018, les élèves français se situent dans la moyenne internationale, avec respectivement 493 et 495 points (contre 489 points dans ces deux domaines dans les pays de l’OCDE), mais la tendance sur trois ans est à la baisse avec respectivement -1 % et -3 %. Pour l’économiste, ce relèvement du niveau scientifique serait la base pour permettre l’accès des jeunes à un emploi stable. Il devrait s’articuler avec un effort de réindustrialisation, susceptible de leur offrir des « good jobs ».