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Le fait de la semaine

« Les meilleurs résultats viennent de la motivation plus que du travail »

Le fait de la semaine | publié le : 31.01.2022 | Lys Zohin

Après avoir été, entre autres, champion olympique de ski de bosses en 1992 à Albertville, vous êtes devenu conférencier en entreprise. Pourquoi ?

J’ai effectivement entamé une deuxième carrière dans les années 2000, en m’intéressant au développement personnel et professionnel et au savoir-être à partir du sport, qui offre un champ d’illustration puissant pour inspirer les gens. Et en tant que champion de ski à bosses, je suis bien positionné pour aider les entreprises, puisqu’elles vivent en permanence des hauts et des bas. Et cela a particulièrement été le cas avec la pandémie ! Par ailleurs, la crise sanitaire a non seulement apporté un regain d’intérêt, logique, pour le sport et la santé, mais aussi pour l’idée de rebondir – comme après un échec sportif – après la crise. J’ai donc en effet de plus en plus de demandes pour animer des conférences de motivation.

Est-ce le plus important à votre avis ?

Absolument ! Les meilleurs résultats viennent de la motivation plus que du travail… Bien sûr, il faut se lever le matin pour s’entraîner, mais au-delà de la préparation, le jour de la compétition, c’est avant tout l’athlète le plus motivé qui gagne. C’est donc ma thématique phare. Les équipes, à qui la direction fixe des objectifs, doivent pouvoir bénéficier d’une vision claire et attacher un sens à ce qu’elles font, mais aussi être motivées, au quotidien et dans la durée. La motivation est le meilleur levier de performance. Si un nageur fait 50 kilomètres par semaine, dont 30 qui ne le motivent pas et 20 uniquement qui vont bien, cela veut dire que plus de la moitié de son « travail » est effectuée dans de mauvaises conditions… L’enjeu est donc de faire 45 kilomètres motivé et 5 kilomètres seulement dans l’effort, car l’effort consomme beaucoup d’énergie ! C’est évidemment vrai au travail. Bref, si l’on veut que les collaborateurs performent dans la durée, ils doivent d’abord économiser leur énergie. Pour ce faire, ils doivent voir que ce qu’ils font aujourd’hui les amènera au résultat dans un an, par exemple. J’explique donc qu’au début de ma carrière de skieur, j’étais motivé par ma famille, puis mes entraîneurs, et enfin, mes supporteurs. Si l’on part de ce principe, le collaborateur doit voir comment sa contribution à l’entreprise va être interprétée. Les managers ont donc une responsabilité très forte et double : celle de relayer la vision de la direction auprès des collaborateurs, mais aussi de créer un « espace d’ouverture », dans lequel les collaborateurs vont se sentir en mesure d’apporter leur pierre à l’édifice commun.

Quelle est la réaction de votre auditoire dans les entreprises ?

J’ai eu autant de réactions différentes que de publics… Mais le fait que je parle avant tout de ce qui me motive fait que je ne suis pas dans une position agressive, ni dans celle de dire « il faut » – « il faut que vous ayez une vision » ou « il faut que vous ayez un bon management ». Et je mets également en avant la source d’inspiration qu’est le sport. Ensuite, évidemment, les personnes présentes ont un niveau d’énergie qui leur est propre, de même qu’une capacité à accepter la remise en question…

Mais si sport et entreprise ont des points communs, il y a aussi des divergences…

Oui, le point de divergence principal est qu’en sport, la sanction est immédiate : on gagne ou on perd lors d’une compétition. Et cette performance est visible, car médiatisée. Transposée dans le monde de l’entreprise, cette situation implique de la part de la direction de créer des rites visant à récompenser les équipes. Cela peut être un séminaire, une remise de trophée, des défis entre commerciaux, tout ce qui va dans le sens d’une reconnaissance.

Avez-vous des demandes particulières en vue des JOP 24 ?

De la part des sponsors plus que des autres pour l’instant, ce qui est sans doute normal. Leur désir est de faire vivre le partenariat avec les Jeux à l’intérieur de l’entreprise, avec des actions de communication, mais aussi concrètes, pour faire en sorte que les collaborateurs s’approprient l’aventure.

Auteur

  • Lys Zohin