Alors que le droit à la déconnexion gagne du terrain en Europe, avec un nouvel adepte, le Portugal, et que Bruxelles réfléchit à une législation sur le sujet, nombre d’observateurs outre-Atlantique sont sceptiques sur le fait qu’un tel droit se mette un jour en place aux États-Unis. À part peut-être en Californie. État réputé pour son progressisme en matière sociale et de défense des salariés, la Californie serait, de leur point de vue, le seul où cela serait envisageable. Après tout, le Golden State a déjà des réglementations strictes sur les moments de pauses et sur les heures supplémentaires. "Il n’est pas impossible de penser que la Californie pourrait avoir un projet de loi en ce sens", estime ainsi Michael Alexis, PDG de Team Building, une société spécialisée dans les activités visant la cohésion des équipes en télétravail. Une telle législation pourrait recueillir le soutien de tous ceux qui sont, en particulier dans la tech, en "remote", ce qui rend la conciliation vie professionnelle/vie personnelle particulièrement délicate, les uns étant en permanence sur le pont pour répondre aux clients ou à leur hiérarchie, les autres surchargés de travail du fait qu’ils économisent leur temps de trajet entre la maison et le bureau. Au point que le burn-out touche de plus en plus de salariés. Le taux, selon la dernière enquête d’Indeed, une plateforme d’annonces d’emploi, est passé de 43 % avant le début de la pandémie à 52 % aujourd’hui. Et la fatigue des salariés serait largement responsable de la vague de démissions qui s’abat sur les employeurs américains depuis quelques mois. Si les spécialistes en RH se posent des questions sur la faisabilité, la portée, l’application et le contrôle d’un tel dispositif en Californie, voire partout aux États-Unis, nombreux sont ceux qui estiment qu’il serait nécessaire, afin d’assurer aux employeurs une main-d’œuvre en pleine forme et productive…