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Une participation pour tous les salariés ?

Les clés | À lire | publié le : 17.01.2022 | Lydie Colders

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Une participation pour tous les salariés ?

Crédit photo Lydie Colders

Dans son plaidoyer, l’ancien représentant du Medef, Thibault Lanxade, propose d’élargir les dispositifs de participation en créant « un dividende salarié ». Un message électoral.

En 2019, Thibaud Lanxade, ex-vice-président du Medef, a été l’auteur d’un rapport commandé par le gouvernement sur l’amélioration de l’épargne salariale. Il en a tiré ce bref manifeste, où il prône la création d’un dividende salarié, sorte de généralisation de la participation. Avec un principe clé : « Il ne pourrait plus y avoir de dividendes pour les actionnaires sans dividende salarié pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. » La crise Covid n’apparaît guère propice à mettre le sujet du partage des profits au centre du débat. Mais le patron de Jouve se dit optimiste sur la reprise. Et voit ce dispositif comme une « corde supplémentaire » face aux inégalités de revenus, aggravées depuis la pandémie. Dans un esprit très gaulliste, il argumente sur les vertus de cette réforme, qui permettrait (en partie) de mieux répartir « la valeur » entre actionnaires et salariés : pour aborder l’avenir, « nous avons besoin d’un dispositif unique et puissant », dit-il. Et fédérateur. Car, malgré la loi Pacte, la participation reste trop marginale et inégalitaire : seulement 9 millions de salariés sur 19 étaient concernés en 2018 par un accord de participation ou d’intéressement. Et 84 % travaillent dans une entreprise de plus de 500 salariés.

Davantage de « démocratie sociale »

Thibault Lanxade n’ignore pas que cette forme de capitalisme partagé choque les syndicats et crée des réticences chez les chefs d’entreprise. Mais pour lui, « il faut sortir de l’opposition éculée entre capital et travail. » Et il l’assure : ce dispositif permettrait plus « de cohésion », de même qu’« un meilleur dialogue social » et une amélioration de la RSE. Voire d’ouvrir la porte à l’actionnariat salarié. Dans les grandes lignes, son livre décrit le cadre de cet outil qu’il appelle de ses vœux : transformation d’un accord de participation en « dividende salarié », obligation de le payer en cas de dividendes pour les actionnaires, extension aux PME et TPE de plus de 11 salariés. Et affectation « optionnelle » dans un plan d’épargne salariale. Problème, s’il évoque « des règles de distribution similaires » à étudier entre actionnaires et salariés, ce patron reste taiseux sur les seuils de ce dividende versé aux salariés. Gagneraient-ils potentiellement un ou deux mois de primes en plus ? Quid des risques de freiner les augmentations salariales ? Aucune allusion à ces questions essentielles.

Auteur

  • Lydie Colders