Les Français portent un "regard paradoxal" sur les demandeurs d’emploi, selon le dernier baromètre de l’Unédic de décembre 2021. À la question "selon vous, quelles sont aujourd’hui les principales causes du chômage en France ?", avec plusieurs réponses possibles, la plus citée reste les évolutions économiques, en particulier les délocalisations ou les innovations technologiques (65 %, soit - 2 % par rapport au précédent baromètre de septembre 2020). Mais les autres réponses traduisent un "soupçon" grandissant à l’égard de la responsabilité individuelle des demandeurs d’emploi (43 %, + 7 % par rapport au précédent baromètre de septembre 2020) : ils ne voudraient pas travailler (25 %, + 7 %), ou ne seraient pas suffisamment contrôlés (21 %, + 3 %), et le montant des allocations serait trop élevé (19 %, + 4 %). Par ailleurs, une majorité estime que les chômeurs rencontrent des difficultés, car ils ne font pas de concessions dans leur recherche d’emploi (59 %, + 3), et qu’ils risqueraient de perdre leur allocation-chômage (55 %, + 3). Et une partie des sondés considère que les demandeurs d’emploi sont des assistés (39 %, stable), touchant des allocations trop élevées (38 %, + 2), voire qu’ils fraudent (36 %, stable). Près de la moitié des interrogés, 48 % (+ 3), affirment que la plupart des demandeurs d’emploi ne cherchent pas vraiment à retrouver un travail. Un regard "qui se fonde sur une connaissance partielle des réalités du chômage" : ils surestiment le nombre de personnes percevant l’allocation et son montant moyen.