Pour les femmes qui télétravaillent, la surconnexion numérique entraînerait un sentiment de solitude que ne ressentiraient pas les hommes. C’est en tout cas le résultat d’une récente étude menée par l’Observatoire du leadership en entreprise de l’université de Barcelone. Selon une précédente étude, les femmes comme les hommes sont 95 % à répondre à des mails en dehors des heures de travail. Mais la nouvelle montre que les femmes sont 71,4 % à ressentir du stress en raison de leur connexion numérique et 60,7 % assurent souffrir de « fatigue digitale ». Les hommes ne sont que 58,1 % à rapporter un tel stress et 46,3 % une telle fatigue. Une réaction différente qui se retrouve également dans les aspects émotionnels. Alors que les femmes déclarent que cette situation de surconnexion leur apporte un sentiment de solitude, ce n’est pas le cas pour les hommes. En outre, les femmes sont, davantage que les hommes, conscientes du fait qu’une plus grande connexion numérique ne signifie pas une productivité accrue, précisent les chercheurs de l’université de Barcelone. Cependant, ils mettent en avant d’autres éléments qui contribuent à la surconnexion et au stress des femmes. C’est le fait qu’elles doivent démontrer en permanence que leur travail a autant de valeur que celui des hommes. Et elles se sentent, en conséquence, obligées de se surconnecter. Difficile, dans ces conditions, concluent-ils, de concilier vie privée et vie professionnelle. De quoi, comme le font ses experts, militer toujours plus pour le droit à la déconnexion et inciter les entreprises à mettre en place des politiques favorisant l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.