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L’explosion des risques psychosociaux dus au télétravail se confirme

L’actualité | publié le : 13.12.2021 | L Z.

Des arrêts maladie liés aux risques psychosociaux dans une entreprise sur deux… Cette mutation du risque professionnel est révélée par le dernier baromètre de la gestion des accidents du travail et des maladies professionnelles (AT/MP), publié, pour la 7e année consécutive, par BDO France, cabinet d’audit, de conseil et d’expertise comptable, sociale et RH, à la suite d’une enquête réalisée par le biais d’entretiens téléphoniques, de juin à septembre 2021, auprès de 305 entreprises implantées en France métropolitaine et représentant un total de 954 871 salariés. Stress, dépression et burn-out ont ainsi augmenté de 15 % sur l’année 2020, un chiffre qui bondit par rapport à la moyenne des six dernières années, où seul un tiers d’entre elles étaient concernées. Les ETI (74 %) et, dans une moindre mesure, les grandes entreprises (63 %), sont davantage confrontées à ces arrêts liés aux risques psychosociaux (RPS), alors que seules 41 % des PME ont eu à les déplorer. « On mesure aujourd’hui les impacts du chômage partiel et du télétravail », commente à cet égard Xavier Bontoux, avocat associé, directeur général BDO risques professionnels. « Le lien social et professionnel avec l’entreprise s’est clairement distendu et à l’heure du retour sur site, le passage d’un isolement total à un flex office a pu s’avérer brutal. Pour faire face à la généralisation du télétravail, les plans de prévention contre les RPS, l’isolement, la déconnexion, la distinction vie privée/vie professionnelle, mais aussi le risque musculosquelettique doivent s’intensifier. » Car à défaut, « ces risques récurrents pourraient devenir une véritable bombe à retardement, avec un coût humain, social et financier très lourd dans les années à venir », conclut-il.

Le baromètre inclut en outre un nouvel indicateur, concernant les prud’hommes. Le conseil de prud’hommes a ainsi été saisi par un salarié à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle dans 18 % des entreprises (et 35 % pour les plus grandes). Si les contentieux relatifs aux AT/MP ont baissé de façon significative en 2020 (-17 % en moyenne), la crise sanitaire et la réforme de 2020 sont venues aggraver la méconnaissance des procédures et de leurs conséquences sociales et financières dans les entreprises. Face au manque de compétences dans la gestion administrative quotidienne, la baisse de vigilance est évidente, note BDO, et la formation sera clé pour y remédier. Pour l’heure, 63 % seulement des professionnels interrogés déclarent disposer de la formation pour mettre en place des actions de prévention des risques professionnels (contre 80 % en 2019). Et 60 % seulement s’estiment suffisamment formés pour assurer la gestion des AT/MP (contre 91 % en 2019), dont deux sur trois dans les ETI et les grandes entreprises et un sur deux dans les PME.

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  • L Z.