Le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT), qui réalisent une enquête annuelle sur la perception des discriminations dans l’emploi, ont souhaité consacrer la 14^e édition de leur Baromètre aux jeunes de 18 à 34 ans. En France, plus d’un jeune sur trois rapporte avoir vécu une situation de discrimination dans le cadre de sa recherche d’emploi ou de sa carrière, contre une personne sur cinq en population générale. Les critères les plus cités sont le sexe, l’âge, l’apparence physique et l’origine. La Défenseure des droits, Claire Hédon, recommande donc aux employeurs publics et privés une phase de diagnostic et d’enquête pour mieux identifier les risques discriminatoires à l’encontre des jeunes salariés, l’élaboration d’actions de prévention et de lutte contre les discriminations, des mesures spécifiques ciblant les jeunes actifs et la sensibilisation des recruteurs et de l’ensemble du personnel au sujet.

D’autant que les discriminations produisent des effets durables et délétères sur la carrière, la santé et les relations sociales de ces jeunes, catégorie de la population particulièrement touchée par la crise sanitaire. Elles génèrent également une perte de confiance dans l’avenir professionnel.

Par ailleurs, elles s’étendent au-delà du domaine de l’emploi et se conjuguent avec celles subies dans d’autres sphères de la vie sociale. La discrimination peut constituer pour certains jeunes une expérience douloureuse qui entrave leurs accès à de nombreux droits : au logement (13 %), aux loisirs (13 %) et aux administrations et services publics (10 %).