Pour réguler l’octroi des autorisations de travail en France, l’État a publié des listes régionales de métiers qui connaissent une pénurie de compétences.

Difficile pour les entreprises de s’y retrouver dans la législation concernant l’embauche de travailleurs étrangers… « Il y a un réel problème d’accompagnement, reconnaît Yves Breem, analyste au sein de la division des migrations internationales à l’OCDE, surtout des plus petites, qui n’ont pas toujours les clés de compréhension. Nous avons émis des recommandations pour faciliter les demandes d’autorisations de travail et la visibilité des métiers en tension ouverts aux étrangers, qui ont été entendues. » Début 2021, une plate-forme digitale a ainsi été mise en place par le ministère de l’Intérieur pour rendre plus accessibles les demandes d’autorisation de travail et un arrêté (JO du 1^er avril 2021) recense les métiers ouverts notamment aux étrangers non ressortissants d’un État membre de l’Union européenne, avec une limite de 30 métiers par région. Avec des trous dans la raquette, selon Arnaud Du Crest, président de Job4mi, association qui met en relation des recruteurs avec des personnes migrantes ou réfugiées autorisées à travailler. « Les indicateurs sur lesquels le ministère se fonde pour déterminer ces métiers sont parfois faussés, en fonction des offres non pourvues par Pôle emploi, car les employeurs, dans certains secteurs pénuriques, cherchent d’autres moyens pour identifier des candidats », dit-il. Sollicité par des partenaires sociaux régionaux avant la validation de la liste, il est parvenu à faire « entrer certains métiers, comme les aides à domicile, qui n’étaient pas présents, alors qu’on sait qu’ils sont en forte pénurie. » Dans tous les cas, probablement considérés comme en formation avant de l’être comme salariés d’une entreprise, les jeunes en contrat d’apprentissage, même formés dans des métiers pénuriques, ne semblent pas concernés par ces listes…