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Les clés

Quel avenir pour les associations ?

Les clés | À lire | publié le : 29.11.2021 | Lydie Colders

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Quel avenir pour les associations ?

Crédit photo Lydie Colders

Fragilisées par les appels d’offres, comment les associations peuvent-elles préserver leur militantisme local ? Doivent-elles changer de gouvernance ? Quel monde associatif demain ?, ouvrage collectif et pointu, éclaire sans fard ces enjeux.

C’est un monde dont on parle peu : celui des petites associations, dans la culture, l’éducation populaire ou l’aide sociale. La crise sanitaire a mis en évidence leur capacité à organiser en urgence la solidarité locale, dans l’aide alimentaire, notamment. Pourtant, aucune mesure gouvernementale n’a été prise en leur faveur, alors que « beaucoup de ces organisations participent pourtant de l’intérêt général ». Sur 1,5 million d’associations en France, 12 % emploient des salariés. Pourquoi un tel manque de reconnaissance ? Dans cet ouvrage engagé, une vingtaine de chercheurs et de responsables d’associations interrogent l’avenir de celles-ci, confrontées à de fortes baisses de financements. Ces structures militantes risquent-elles de perdre leur âme avec une « marchandisation rampante » ? Les auteurs font état de leurs difficultés, les appels d’offres publics remplaçant les subventions, en chute libre. Avec le risque, selon eux, de perdre en liberté d’action : « Quand la survie de leur structure est en jeu et que des postes de salariés sont menacés, les dirigeants peuvent faire preuve d’une certaine frilosité » pour exprimer leurs désaccords politiques face aux élus locaux, remarquent-ils. L’autre problème tient à l’essor de l’innovation privée : entreprises à vocation sociale, fondations de grands groupes, contrats d’impact social, cette « idéologie néolibérale » pourrait affaiblir le petit monde associatif, déjà fragilisé par la fin des contrats aidés.

Trouver de nouvelles dynamiques

Le livre ne s’enfonce pas dans ce scénario pessimiste, ni dans l’idéalisme du monde associatif. Sortir de cet étau politique ne sera pas simple, mais ces experts soulignent « qu’une critique des réalités associatives s’avère nécessaire ». Que ce soit dans l’action sociale ou la solidarité, toutes les associations « ne sont pas parfaites. » Les chercheurs évoquent la nécessité « d’initier » d’autres pistes de financements. Mais jugent aussi que la gouvernance associative doit changer : « Jusqu’où les employeurs (bénévoles ou professionnels) peuvent-ils inventer de nouvelles modalités de travail plus démocratiques », reflétant leurs valeurs ?, se demandent-ils. Il va falloir, selon eux, « élargir la délibération aux citoyens comme aux salariés et aux bénévoles ». Immenses défis, vus par de bons spécialistes.

Auteur

  • Lydie Colders