Travaille-t-on aujourd’hui comme hier ? Loin de là ! Et il ne s’agit pas seulement de l’impact de la technologie sur les tâches. Le travail a changé, sa perception aussi. Certes, depuis la fin, déjà lointaine, de la société des chasseurs-cueilleurs, pour payer les factures, il n’y a guère d’autres solutions que de travailler. Et le type d’emploi sert toujours, particulièrement en France, de marqueur social. Mais quel est aujourd’hui le sens du « travail » ? Et quelle est la relation entre salarié et employeur ? Si le travail a pu se dévaluer, se vider de son sens, même, pour devenir un simple échange, souvent déséquilibré, les jeunes diplômés créent aujourd’hui une nouvelle relation au travail, inédite. Pour Pierre-Yves Martin, du cabinet de conseil One Man Support, interrogé dans nos colonnes, ce qui caractérise cette nouvelle relation, c’est… la liberté. Pas question d’accepter n’importe quelles conditions de travail, ni n’importe quel management, ni n’importe quel discours, en particulier en matière de responsabilité sociale et environnementale, qui ne correspondrait pas aux actes. Sinon, c’est la démission immédiate ! Le travail est en quelque sorte « instrumentalisé ». Il doit servir. Non à la carrière, les jeunes ne rêvent plus d’en faire une, et encore moins dans la même entreprise, mais à une vie faite de sens et d’engagements plus larges. Charge aux employeurs de répondre à cette nouvelle exigence, cette nouvelle immédiateté, cette nouvelle liberté et cette nouvelle maturité face au travail de la part des jeunes.