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Ne tuez pas le messager !

Billet | publié le : 22.11.2021 | Lys Zohin

De Sophocles à Shakespeare, la protection d’un porteur de mauvaises nouvelles ne date pas d’hier. Pourtant, à la lumière d’évènements plus récents – des révélations de Julian Assange sur la manière dont Washington a mené la guerre en Irak et en Afghanistan à celles d’Edward Snowden sur les programmes de surveillance de masse et, ces dernières semaines, celles de Frances Haugen, auditionnée par nombre de parlementaires, y compris en France, sur les dangers de Facebook, ou d’un membre de la direction de la centrale du Tricastin sur « la politique de dissimulation » d’incidents nucléaires, le rôle des lanceurs d’alerte est plus que jamais au centre de la vie – et de la protection – des citoyens.

Les entreprises ont évidemment un nouveau rôle à jouer. D’ailleurs, alors que les députés ont adopté en première lecture, le 17 novembre, le projet de loi visant à transposer la directive européenne dans le droit français, leur attitude semble avoir évolué. Réticent sur la loi Sapin II, le Medef convient désormais que « l’équilibre nécessaire de la protection des lanceurs d’alerte et de la dimension opérationnelle des obligations qui s’imposeront aux entreprises semble globalement respecté », dans le projet de loi français, selon Les Échos. Cela dit, ni les organisations patronales ni les entreprises n’ont souhaité s’exprimer dans nos colonnes… Toujours est-il que la France, pionnière avec la loi Sapin II, a l’occasion de montrer, aux côtés de l’Europe, qu’elle encourage, dans l’intérêt général, l’exercice démocratique de ses citoyens, syndicats et ONG. Et n’est-ce pas ce qu’on attend aussi désormais des entreprises ?

Auteur

  • Lys Zohin