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Sur le terrain

Insertion : Hanvol facilite le recrutement d’alternants en situation de handicap dans l’aéronautique

Sur le terrain | publié le : 15.11.2021 | Mariette Kammerer

Quelque quinze entreprises de l’aéronautique confient à l’association Hanvol la présélection et la préparation de candidats en situation de handicap en vue d’une insertion par l’alternance. In fine, 75 % des candidats sont embauchés.

Comme chaque année en novembre, l’association Hanvol lance son opération de sourcing de demandeurs d’emploi en situation de handicap intéressés par le secteur de l’industrie aéronautique. Cette association a été créée il y a onze ans par le Groupement des industries françaises aéronautiques (GIFAS), avec l’aide de l’Agefiph, pour soutenir les entreprises du secteur dans leurs recrutements et leur politique RSE. « Trouver des candidats en situation de handicap est d’autant plus difficile lorsqu’on recherche des compétences très spécifiques, et c’est le cas dans l’aéronautique, puisqu’il existe peu de formations initiales », souligne Cécile Giraud, responsable diversité chez Dassault Aviation. Hanvol accompagne chaque année une quarantaine de demandeurs d’emploi et parvient à en faire embaucher près de 75 %. En dix ans, 290 personnes ont ainsi été accompagnées et 225 ont signé un contrat en alternance, CDD ou CDI.

Sourcing en fonction des besoins

Dassault Aviation fait partie des entreprises à l’origine de la démarche : « Nous avons monté ce dispositif pour aider des personnes qui se retrouvent, après un accident, en situation de handicap et sans emploi, à se reconvertir dans nos métiers, poursuit-elle, c’est une démarche gagnant-gagnant qui nous permet de recruter sur des postes de fabrication pour lesquels nous manquons toujours de candidats formés. »

Hanvol effectue son sourcing en fonction des besoins des entreprises partenaires1. « Elles recherchent des bac pro aéronautique, des BTS conception et production industrielle, des techniciens d’usinage, des mécaniciens, des ajusteurs, des électroniciens », détaille Laurent Dujaric, délégué général d’Hanvol. Les candidats orientés par Cap emploi, Pôle emploi et les centres de rééducation professionnelle sont présélectionnés par un cabinet RH spécialisé sur le handicap. « Le prérequis est d’avoir au moins un CAP ou une expérience dans un métier technique et d’être prêt à s’engager dans une formation qualifiante d’un ou deux ans », explique-t-il. Pour les jeunes en poursuite d’études, l’association propose un coaching individuel. « Mais la majorité sont des personnes en reconversion, qui ont dû s’arrêter de travailler, auxquelles nous proposons un parcours de dix semaines pour valider leur projet et préparer l’entrée en formation », ajoute-t-il. Cette préparation opérationnelle à l’emploi collective (POEC) est dispensée, à Paris et Toulouse, par l’Afpa ou le CFA des métiers de l’aérien, et financée par Opco 2i.

Travaux pratiques

La POEC comporte six à huit visites d’entreprises, d’ateliers et de plateaux techniques. Dans le CFA des métiers de l’aérien, les stagiaires participent à des travaux pratiques de chaudronnerie, d’ajustage, de mécanique pour découvrir ces métiers et tester leurs aptitudes. Sur la plateforme Campus Fab, ils manipulent les outils de l’usine du futur, réalisent des pièces à l’aide d’imprimantes 3D et de casques de réalité virtuelle. Et ils rencontrent les DRH d’entreprises partenaires. « Par des mini-bilans de compétences, les conseillers d’Airemploi – l’espace orientation du secteur – aident les stagiaires à cibler un métier qui leur plaît et qui soit compatible avec leur handicap », poursuit Laurent Dujaric. La POEC comporte enfin un programme de remise à niveau en maths, physique, anglais, français, souvent indispensable avant une reprise d’études en alternance.

Dernière étape, Hanvol prépare les candidats à l’entretien d’embauche avant la signature d’un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. « L’alternance est un outil bien adapté, qui permet à la personne de revenir progressivement au travail et à l’entreprise d’adapter le poste », estime Cécile Giraud. Dassault Aviation, qui compte 7 % de travailleurs handicapés, a recruté 12 personnes par ce biais. « Le projet est toujours bien mûri et les personnes très motivées. Il peut arriver qu’une personne interrompe la formation quelques mois pour un problème de santé, mais il n’y a eu qu’une seule fois où nous n’avons pas pu recruter », ajoute-t-elle. Selon les types de handicap, différents aménagements sont mis en place : « Logiciel Tadeo pour les personnes malentendantes, siège ergonomique pour les problèmes de dos, aménagements horaires en cas de maladies invalidantes », explique Laurent Dujaric. Hanvol compte un nouveau membre, la Fédération de l’aviation marchande, et va étendre ses recrutements aux métiers de l’aérien.

(1) Aéroport de Toulouse-Blagnac, Airbus, ArianeGroup, Collins Aerospace, Dassault Aviation, Groupe Emitech, Expleo, Liebherr-Aerospace, LISI Aerospace, MBDA, Safran, Synergie, Thales, Triumph Controls, Umlaut.

Auteur

  • Mariette Kammerer