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Transition écologique : Les plans d’action en faveur du climat pourraient aggraver les inégalités hommes-femmes

L’actualité | publié le : 15.11.2021 | Lys Zohin

À l’occasion du Gender Day, le 9 novembre, les acteurs du climat réunis à la COP26 ont débattu des effets du dérèglement climatique sur les femmes. De nombreuses études ont déjà démontré qu’il les affecterait plus fortement, en particulier dans les pays émergents, compte tenu de ses impacts sur les ressources en eau, la sécurité alimentaire, l’habitat et la santé. Mais une nouvelle étude du Boston Consulting Group (BCG), intitulée Why Climate Action Needs a Gender Focus, révèle en outre que, tels qu’ils sont conçus aujourd’hui, les plans d’action mis en œuvre en faveur du climat pourraient aggraver les inégalités hommes-femmes. Et ce, pour trois raisons. D’abord, les femmes sont d’ores et déjà sous-représentées dans les secteurs au cœur de la transition écologique et de la mutation vers de nouveaux métiers verts. C’est ainsi le cas pour le secteur de l’énergie, où les femmes ne représentent que 23 % de la main-d’œuvre, le bâtiment et les matériaux (31 %), les biens industriels (21 %) et l’ingénierie (25 %). Ensuite, d’ici 2030, l’économie verte devrait générer 67 millions de nouveaux emplois. Or les femmes y seront sous-représentées : elles occuperont à peine 25 % de ces emplois, estime le BCG, du fait que les hommes obtiennent plus fréquemment de nouveaux emplois, ont davantage accès aux formations vers de nouvelles compétences ou accèdent plus facilement à des financements pour le lancement d’une start-up green.

Et le BCG tire la sonnette d’alarme. « Si rien ne change, à ce rythme, la proportion de femmes dans la population active mondiale pourrait chuter, les laissant occuper une part grandissante des métiers précaires et peu qualifiés. D’ici 2030, cela se traduirait par une baisse de trois points de pourcentage de leur participation à l’économie mondiale », avance le cabinet. Pourtant, poursuit-il, « les entreprises et les gouvernements ne pourront réussir leur transition et lutter efficacement contre le changement climatique sans une intégration totale des talents féminins. » L’exemple de l’agriculture est emblématique. Dans ce secteur, responsable d’environ 12 % des émissions de CO2 et qui subira de plein fouet les effets du changement climatique, les femmes représentent près de 45 % de la main-d’œuvre. « Sans elles, impossible de changer la donne ! », estime le BCG. Même constat dans les filières scientifiques et technologiques, au cœur des solutions apportées pour lutter contre le réchauffement climatique : seulement un tiers des étudiants sont des femmes.

L’étude du BCG appelle donc à engager les actions permettant de mobiliser pleinement le potentiel des femmes dans la prochaine révolution industrielle verte. Avec un double objectif : accélérer la transition écologique et réduire les inégalités hommes-femmes.

Auteur

  • Lys Zohin