Ce maître de conférences associé à l’université Jules Verne de Picardie et consultant Afnor Compétences met en garde contre le peu de prévention primaire.
Les premières études tendent à démontrer que certains phénomènes restent préoccupants. Selon un récent sondage1, 38 % des salariés souffrent de détresse psychologique et 2,5 millions sont en burn-out. De nouvelles problématiques liées au développement du travail à distance ont émergé : un rapport du Sénat2 d’octobre dernier posait la question de l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle et du droit à la déconnexion. Les politiques RH de santé au travail doivent tenir compte de tout cela et ne plus se limiter à la vie intra-muros. La prévention primaire est fondamentale.
Pas assez. Beaucoup d’entreprises sont trop concentrées sur leurs activités de production pour s’en emparer. Attention aussi à ne pas adopter des politiques volontaristes fondées sur une morale publique stigmatisante. Je pense notamment à l’interdiction du tabac dans les lieux de travail.
En s’intéressant au sens du travail et pas seulement à l’emploi. Ce n’est pas facile, car la relation de travail est historiquement marquée par un pouvoir de décision, de contrôle et de sanction de l’employeur, qui doit s’articuler avec les limites qu’imposent les droits fondamentaux, tels que le respect de la vie privée ou l’interdiction des discriminations.
(1) Baromètre T8, sondage OpinionWay et Empreinte Humaine réalisé auprès de 2 016 salariés français du 28 septembre au 7 octobre 2021.
(2) Huit questions sur l’avenir du télétravail, 21 octobre 2021.