Si elle était mise en œuvre, la décarbonation de l’économie pourrait créer une croissance nette modérée de + 300 000 emplois d’ici 2050, selon l’évaluation du Shift Project de septembre 2021. Ce think tank, notamment dirigé par l’ingénieur médiatique Jean-Marc Jancovici, conseille déjà des entreprises dans leur stratégie climatique, mais ambitionne d’être écouté par le gouvernement. L’agriculture connaîtrait la plus forte hausse nette (+ 421 000 emplois) en raison « de la relocalisation de la production de fruits et légumes » (+ 366 000), « de la généralisation des pratiques agro-écologiques » (+ 133 000), « et de l’intégration d’activités de valorisation par les producteurs (+ 42 000) », contrebalancées en partie par la baisse de la transformation de produits animaux et du négoce (-79 000). A contrario, l’industrie automobile essuierait le plus de pertes (-300 000 emplois), conséquence de moindres usages et d’une baisse des ventes, entraînant une diminution de l’emploi d’environ 30 %. De plus, l’électrification des véhicules rendrait l’industrialisation et la réparation moins intenses en emploi d’environ 20 %. La décarbonation du logement occasionnerait aussi des destructions d’emploi (-86 000 emplois) selon un scénario moyen. La forte diminution dans les constructions neuves (-187 000) ne serait pas compensée par la politique de rénovation (+ 101 000). L’ensemble de ces transformations nécessiterait de revaloriser les salaires et les conditions de travail de métiers déconsidérés : métiers agricoles, du bâtiment ou de l’industrie ferroviaire, par exemple.