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Le pont sur

Biodiversité : mesurer l’impact de l'action des entreprises

Le pont sur | publié le : 08.11.2021 | N. L.

 

Antoine Cadi, directeur de la recherche et de l’innovation au sein de CDC-Biodiversité, détaille l’ambition de l’outil Global Biodiversity Score (GBS).
 
Quand est né le GBS et que mesure-t-il concrètement ?

Antoine Cadi: L’envie d’accompagner les entreprises avec un tel outil est née après l’Accord de Paris de 2015, à partir du moment où l’on a pu constater l’efficacité de la définition de cibles (+ 1,5 °C), d’une métrique unique (TequCO2) et d’outils universels comme le bilan carbone. À l’époque, les experts étaient divisés sur la possibilité d’exprimer la biodiversité en une métrique unique qui soit à la fois représentative, réactive et transparente. Mais même si cela nécessite une gymnastique intellectuelle, nous nous sommes dit que c’était indispensable pour permettre aux acteurs économiques de prendre véritablement la conscience de leur impact. Ainsi, nous avons repris une approche développée par l’Agence pour l’environnement néerlandaise afin de faire le lien entre l’activité de l’entreprise et les différentes pressions, telles que le changement de l’usage des sols, les pollutions, la surexploitation, le changement climatique ou les espèces envahissantes, puis le lien entre ces pressions et la perte de biodiversité, et nous avons développé des éléments d’impact. Nous sommes ainsi en capacité de faire le lien entre la consommation d’un mètre cube d’eau, d’un kilowatt d’électricité ou d’une tonne de blé et la perte de la biodiversité. La toute première version du Global Biodiversity Score, GBS 1.0, a été lancée en mai 2020. C’est donc un outil qui permet, comme le bilan carbone pour les émissions de gaz à effet de serre, de faire le bilan de l’empreinte sur la biodiversité des acteurs économiques.

Comment y avoir accès ?

A.C: Nous avons mis en place un club d’entreprises et d’investisseurs, B4B +, qui utilisent le GBS, de même, des formations sont régulièrement dispensées afin que les entreprises puissent acquérir la possibilité de faire leur propre évaluation. En outre, nous formons les sociétés de conseil en France et à l’étranger pour qu’elles puissent accompagner des entreprises. À ce jour, une petite vingtaine de multinationales utilisent actuellement le GBS pour mesurer leur empreinte et construire une stratégie de réduction et d’évitement.

Quels types d’entreprises accompagnez-vous ?

A.C: Aujourd’hui, nous sommes en mesure d’accompagner une entreprise dont l’activité et le chiffre d’affaires sont de niveau mondial, mais nous travaillons à pouvoir dans un avenir proche accompagner des entreprises de plus petite taille.

Côté établissements financiers, avec le récent décret (article 29) sur la loi énergie-climat, les investisseurs seront, à partir de 2022, dans l’obligation de fournir un reporting extrafinancier étendu à la biodiversité. Cela veut dire qu’ils vont devoir mesurer l’empreinte de leur portefeuille et présenter une stratégie de prise en compte et de réduction d’impact sur la biodiversité. Cela va les encourager à se tourner vers les entreprises pour les interroger sur leur propre impact et les stratégies de réduction mises en place. Un cercle potentiellement vertueux que nous souhaitons soutenir en proposant à tous un même alphabet et un même langage.

Auteur

  • N. L.