La charge mentale, autrement dit, l’ensemble des sollicitations du cerveau pendant l’exécution du travail, qui résulte d’une interaction complexe d’éléments individuels, techniques, organisationnels et sociaux, était déjà présente avant la crise Covid-19, mais entre confinements et télétravail forcé, elle s’est largement accrue. Au point que 60 % des collaborateurs se considérent comme stressés par le travail, soit deux fois plus qu’avant, selon l’étude menée par Dynamic Workplace, créateur et opérateur d’espaces de travail nouvelle génération, et Speak & Act, une école et plateforme de marque employeur. Les salariés interrogés déclarent ainsi être de plus en plus nombreux à travailler le week-end ou à penser au travail et lire leurs e-mails avant d’aller dormir. Et l’étude insiste sur le fait que la surcharge mentale peut avoir des effets destructeurs et que tous les collaborateurs ne sont pas égaux face à ce phénomène. Souvent, les personnes en détresse se murent dans le silence par peur du regard des autres, de freiner leur progression professionnel ou avec l’idée qu’elles sont la source du problème… Réalisée en partenariat avec Herman Miller, la région Île-de-France, l’Hôpital européen de Paris et l’INSEEC MSc & MBA et bachelor, l’enquête, au-delà d’un état des lieux, propose des leviers pour optimiser la qualité de vie au travail des collaborateurs. Avec une première action : d’abord renforcer l’évaluation de la charge mentale des collaborateurs, puis, une deuxième, celle de prendre des mesures pour améliorer le bien-être au travail, la cohésion des équipes et l’aménagement du temps de travail, précise le commentaire de l’étude, qui ajoute : « Il n’est pas souhaitable de conserver les façons “traditionnelles” de travailler, mais plutôt de composer avec les contraintes des collaborateurs pour leur apporter un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle. » À cet égard, l’étude montre que 59 % des collaborateurs gèrent pour l’heure des aspects de leur vie personnelle au travail… En outre, pour mieux comprendre les attentes des collaborateurs de demain, les enquêteurs ont aussi sollicité des étudiants, futurs salariés des entreprises. Très attentifs à leur charge mentale, près de 70 % d’entre eux considèrent que l’engagement QVT et RSE des entreprises sont des éléments clés d’attractivité. Au point que « pour les nouvelles générations, postuler dans une entreprise peu investie dans la qualité de vie au travail et la baisse de la charge mentale de ses collaborateurs est inenvisageable, souligne l’étude. Ces notions font partie intégrante de la marque employeur et conditionnent l’attraction et la rétention des talents ». Concernant l’organisation au travail, la majorité des étudiants sont pour le télétravail occasionnel, mais la priorité reste aux journées passées au siège de l’entreprise. En effet, 56 % d’entre eux souhaitent idéalement travailler trois à quatre jours par semaine au bureau et le reste du temps en distanciel. Autant dire que les espaces de travail sont loin d’être devenus obsolètes. Reste qu’il faut les rendre plus attrayants, afin qu’ils répondent au mieux aux besoins des collaborateurs.