La Cour suprême américaine vient d’autoriser les salariés de Google et les anciens salariés à poursuivre le géant de la tech s’il leur a interdit de parler de leurs salaires et leurs conditions de travail aux médias ou avec des candidats à un poste dans la société. Une plainte avait été déposée en 2016 par un collaborateur de Google, accompagné de deux autres anciens salariés. Selon les plaignants, un accord de confidentialité, qu’ils avaient dû signer, les empêchait de discuter salaires, conditions de travail, sécurité et discrimination avec des personnels des agences de réglementation, la presse, le public et même entre eux, de même qu’ils n’avaient pas le droit de divulguer le montant de leur salaire passé s’ils négociaient avec un nouvel employeur potentiel. Google a nié avoir imposé de telles restrictions, expliquant que les accords de confidentialité visaient simplement la protection d’activités sensibles chez Google.
Pendant que l’affaire était instruite, le Bureau national des relations de travail (le National Labor Relations Board) a quant à lui déposé sa propre plainte contre Google, qui a accepté dans la foulée de signifier à ses salariés qu’ils avaient le droit de discuter de leur salaire, de leurs horaires et de leurs conditions de travail avec d’autres salariés de la société, de même qu’avec les médias et d’autres tierces parties. Toutefois, même après la notification faite aux salariés concernant leur liberté d’expression, ceux-ci peuvent demander des dommages, puisque l’accord mis en place par Google viole la loi californienne sur le travail et que cette dernière peut être utilisée si aucune loi fédérale ne garantit la liberté de parole. La loi californienne avait été adoptée sous la pression des femmes, qui cherchaient à lutter contre les inégalités dans l’emploi, tandis que la loi fédérale se concentre plutôt sur les droits des salariés à se syndiquer. Google avait donc choisi d’aller jusqu’à la Cour suprême américaine…