Le spécialiste du conseil en gestion des risques et du courtage en assurance a accompagné des agents de service de l’entreprise Derichebourg vers le métier d’aide-soignant chez Korian. Une démarche réalisée dans le cadre du dispositif gouvernemental « transitions collectives ».
D’un côté, les employés d’une entreprise qui fait face à des mutations sectorielles ou à une baisse d’activité durable. De l’autre, une organisation en quête de recrues dans des secteurs en tension. Et un dispositif au milieu : celui des « transitions collectives », ou TransCo, lancé en début d’année par le gouvernement. Son objectif : favoriser la mobilité professionnelle sécurisée en permettant aux salariés désireux de changer de métier et de bénéficier d’une formation au sein de l’entreprise qui recrute tout en conservant leur contrat de travail et leur rémunération. Autrement dit, sans passer par la case licenciement.
C’est dans ce cadre qu’un premier projet a démarré en avril dernier pour former des agents de service de Derichebourg, entreprise de propreté, par le groupe du soin et de l’accompagnement des personnes âgées Korian. Le spécialiste en conseil et en assurance Siaci Saint Honoré a été mandaté pour porter le projet et en assurer le montage.
Première étape du programme conçu par Siaci Saint Honoré, les salariés intéressés se sont vu proposer un « sas » d’orientation, opéré par une association spécialisée dans les métiers du secteur, pour s’informer sur celui d’aide-soignant. Mais aussi pour tester leurs aptitudes et leurs motivations à exercer ce métier de vocation… « À la sortie de ce “sas” ne restent que des personnes réellement motivées qui ont des aptitudes y compris comportementales mais aussi des prérequis en français », indique Bertrand Martinot, directeur du conseil en formation et développement des compétences. « Le “sas” nous a permis aussi d’avoir des rencontres avec des aides-soignants qui sont déjà chez Korian et d’expliquer la difficulté des métiers. S’agissant du grand âge, il est important de tester l’empathie et la volonté de prendre soin », ajoute Myriam El Khomri, ancienne ministre devenue directrice du conseil chez Siaci Saint Honoré.
Une vingtaine de salariées de Derichebourg sont entrées dans le « sas » d’orientation. Et 12 ont rejoint Korian au mois de mai. Les dix autres étant en ce moment dans une action de formation en français langue étrangère, notamment. « Il fallait approfondir leur formation pour qu’elles ne soient pas en difficulté dès le début, étant donné que dans ce métier, on doit faire de la transmission d’informations et donc maîtriser la langue française », précise-t-elle. Les candidats sélectionnés puis préformés en français si nécessaire entrent ensuite dans un parcours de 14 mois pendant lequel ils alternent l’enseignement en institut de formation d’aide-soignant et en entreprise. À la clé, le diplôme d’État d’aide-soignant obtenu sous forme de validation des acquis de l’expérience (VAE) chez Korian. Et leur diplôme en poche, un CDI à temps plein dès la fin de la formation les attend…
Un pari gagnant-gagnant. « Le fait que la formation a lieu dans l’entreprise qui recrute sécurise la personne. Elle va ainsi se former à la culture de l’entreprise. Et c’est en même temps avantageux pour l’entreprise qui recrute parce qu’en formant ces salariés en son sein, elle maximise la chance qu’à la sortie de la formation, ils restent en poste », estime Bertrand Martinot. En outre, « il y a un partage de fardeau financier. Le reliquat qui n’est pas pris en compte par la subvention de l’État dans le cadre du dispositif de transition collective est partagé entre l’entreprise qui recrute et l’entreprise qui met à disposition ses salariés », développe-t-il.
Une deuxième opération de passerelles de reconversion a également été initiée, en mai dernier, pour le groupe Korian. Avec cette fois-ci, les employés de Monoprix (hôtes de caisses, agents administratifs, chargés de réception…).