En Loire-Atlantique, près d’une entreprise sur trois prévoyait au moins un recrutement en 2021, d’après l’enquête BMO (Besoins en main-d’œuvre) parue en mai 2020 – davantage qu’en 2019. Et 200 000 postes sont actuellement à pourvoir dans la région.

Si les effets de la crise ne se sont pas encore tout à fait dissipés, la reprise économique se confirme, avec son lot de difficultés pour trouver des compétences dans de nombreux secteurs. Le numérique à lui seul fait ainsi le constat d’un manque de 1 000 salariés. Parmi les actions privilégiées pour recruter, en particulier les jeunes, les job dating se succèdent dans le département, portés notamment par le collectif « Les entreprises s’engagent », qui regroupe des centaines d’employeurs, d’associations et d’institutionnels investis dans l’emploi des jeunes. Dernier en date, celui qui a été organisé à Bouguenais, près de Nantes, le 9 septembre dernier, orienté essentiellement vers les jeunes en difficulté d’insertion. Il a réuni 36 entreprises, pour plus de 500 postes proposés, en alternance ou en CDI majoritairement. « Notre objectif premier est de favoriser l’insertion et la formation des jeunes les plus éloignés de l’emploi », explique Yves-Olivier Lenormand, responsable régional Pays de la Loire d’Airbus Développement, le leader du dispositif qui croit d’abord aux actions collectives… et attrayantes. Intitulée « La journée des deux mondes », l’opération du 9 septembre visait aussi à « soutenir la culture, en joignant l’utile à l’agréable, avec un concert de musique classique de la Philharmonie des deux mondes, qui accompagne des jeunes des quartiers de Saint-Nazaire », précise-t-il.

La mécanique commence à être bien huilée. « Les jeunes qui sont venus à ce dernier job dating avaient été informés et accompagnés par les missions locales et Pôle emploi », constate Yves-Olivier Lenormand. Revenir sur le devant de la scène et communiquer après ces mois marqués par la crise sanitaire, quand la reprise économique est là, semble une évidence pour Damien Gilbert, responsable du recrutement Bretagne et Pays de la Loire pour Vinci Construction, qui recherche essentiellement des profils de coffreurs-bancheurs, de canalisateurs, de chefs d’équipe et de chefs et conducteurs de travaux. « Nous avons pu communiquer sur nos métiers et nous avons recueilli au moins six candidatures qui nous intéressent directement », se félicite-t-il. Rebooster entreprises et candidats dans un contexte de crise sanitaire encore présent n’a pas été forcément une tâche facile.

« Il a fallu faire un travail de persuasion, relève Yves-Olivier Lenormand. Le premier job dating post-Covid a eu lieu le 1^er juillet. Il y avait encore beaucoup d’appréhension. Même en septembre, le fait de devoir imposer le passe sanitaire a certainement empêché des candidats potentiels de venir. » Le bilan et l’ambiance générale laissent cependant présager de jours encore plus fastes à l’avenir. « Nous n’avons jamais vu autant d’offres d’emploi proposées, se réjouit-il. Nous sommes clairement revenus à la situation d’avant la pandémie. Toutes les entreprises ou presque ont des difficultés pour recruter. » Parmi les sociétés emblématiques de la région, les Chantiers de l’Atlantique et Naval Group, en quête d’opérateurs de production, étaient présents.

Le calendrier des mois prochains est déjà établi : au rythme d’un par mois, les job dating sont toujours privilégiés par le collectif, qui se déplace à Pornic le 15 octobre pour cibler les recruteurs du bassin de Saint-Nazaire tout proche et favoriser les passerelles entre les entreprises et les jeunes des quartiers. En novembre prochain, un autre évènement sera, lui, axé sur le recrutement de personnes en situation de handicap, puis ce sera le tour d’un job dating « spécial exilés », avec des interventions et des témoignages d’employeurs. Enfin, en décembre, une ligne de tramway sera monopolisée pour une opération baptisée « le tramway de l’emploi », avec des entretiens de prérecrutement qui se dérouleront dans les voitures, spécialement aménagées. Cerise sur le gâteau : pour rendre l’opération plus attrayante, des clubs de sport distribueront des places pour des matches de football, handball ou volley aux jeunes qui se déplaceront.