Baromètre après baromètre, les données recueillies par OpinionWay pour le cabinet conseil en qualité de vie au travail (QVT) et risques psychosociaux (RPS) Empreinte Humaine, dépeignent une situation qui n’a cessé d’empirer ces derniers mois et ces dernières années, celle de la dégradation de la santé mentale des salariés. Selon le plus récent, qui date de mai 2021, 44 % des salariés se disent en situation de détresse psychologique, 36 % seraient en dépression et 2 millions de salariés seraient en burn-out. Autant dire que le travail est toxique ! Certes, la pandémie a pris de court entreprises, collaborateurs et managers. Et le respect, sur la charge de travail et les horaires, de même que la confiance envers les salariés et la reconnaissance de leurs efforts, n’ont pas toujours été au rendez-vous. Pour certains experts, ces « manquements » en tous genres sont cependant plus structurels que conjoncturels… Alors que nombre d’entreprises veulent, légitimement, surfer sur la vague de la reprise économique, le danger pointe. Cette volonté de mettre les bouchées doubles ne va-t-elle pas induire une dégradation supplémentaire de la santé mentale et générer une augmentation des RPS ? Auquel cas, les entreprises ont beaucoup à y perdre : épuisées et désengagées, les équipes sont moins productives, moins créatives, moins enclines à donner le meilleur d’elles-mêmes. La porte est donc étroite. Au-delà d’une éventuelle reconnaissance officielle de ces syndromes en tant que maladies professionnelles, les DRH doivent, elles aussi, mettre les bouchées doubles sur ces sujets.