Cinq groupes de protection sociale se sont alliés à GAE Conseil, spécialiste de la prévention des addictions, pour mettre sur pied un jeu virtuel dans le but de toucher 35 millions de Français. Avec une ambition : sensibiliser aux conduites addictives, renforcées par les confinements et qui présentent un réel danger au travail.
Annie Cassidy vient d’être nommée à Addict’Town, une ville réputée prospère. Mais dès son arrivée, la shérif la plus en vue de l’Ouest réalise que les heures de gloire sont loin… Le pitch de l’escape game créé par GAE Conseil en partenariat avec AG2R La Mondiale, Agrica, CCMO Mutuelle, le groupe Covéa (MAAF, MMA et GMF) et le Fonds d’action sociale du travail temporaire (FASTT) et développé par l’éditeur Émeraude, est simple. Et Annie Cassidy a besoin de l’aide des participants pour comprendre comment on en est arrivé là… « Les conduites addictives sont une question de santé majeure, remise sur le devant de la scène avec les confinements, puisque la crise a renforcé certains comportements », relève ainsi Alexis Peschard, addictologue et président de GAE Conseil. De fait, quelque 5,5 millions de Français déclarent avoir augmenté leur consommation d’alcool, plus de 50 % avoir accru leur temps d’utilisation des écrans et 27 % fumer davantage, selon une étude Odoxa pour GAE Conseil menée en avril 2020. Face à ces résultats et alors que 71 % des personnes interrogées attendent un soutien des mutuelles et institutions de prévoyance sur la question des addictions, les groupes de protection sociale ont décidé de lancer une action de communication et de prévention commune.
« Nous avons choisi ce format original pour toucher un public large et éviter les stigmatisations : nous travaillons beaucoup sur les idées reçues et se centrer sur le Far West permet de ne pas cibler une région, une tranche d’âge, une catégorie de population ou un métier en particulier », poursuit Alexis Peschard, qui cite en exemple le personnage d’un pianiste, dont le mur est recouvert de télégrammes, ce qui fait référence à la problématique actuelle d’hyperconnexion. Et « nous espérons que la non-stigmatisation permettra une prise de conscience chez une personne concernée ou dans son entourage », ajoute-t-il.
Concrètement, le joueur agit dans la ville et fait des choix de déplacements qui lui permettent de rencontrer un addictologue et un psychologue (des experts de GAE Conseil). Ces derniers distillent des messages de prévention dans le but de renforcer la conscientisation sur les effets de la consommation de produits psychoactifs et de certains autres comportements sur la santé, la famille, sans oublier les impacts sociaux et professionnels. De nombreux comportements sont évoqués : alcool, médicaments, drogues, jeux, hyperconnexion, achats compulsifs, troubles de l’hygiène alimentaire, etc..
« Cet outil apporte un complément de service, qui répond aux attentes et entre dans notre rôle de protection sociale et donc de prévention en santé », se félicite de son côté Nadia Desmaris, responsable du département innovation et services du groupe Covéa. « Agrica a déjà mené des campagnes de prévention en coconstruction avec des branches ou des entreprises, mais c’est intéressant de se positionner plus largement et la non-stigmatisation permise par le jeu est clé », ajoute quant à lui Alain Cariou, directeur délégué branches et comptes clés pour le groupe Agrica. Via leurs adhérents, assurés ou clients, les groupes de protection sociale visent en effet 35 millions de Français, soit environ la moitié de la population. Le FASTT va par exemple proposer le jeu à tous ses salariés par le biais de ses agences d’emploi temporaire et dans son bus de prévention sillonnant la France. « C’est un bon complément, souligne Jean-Marc Soulodre, son directeur innovation, développement et communication. L’intérim a un public assez jeune et plutôt masculin, qui peut être touché par ce format davantage que par des campagnes de prévention classiques. »
« Nous avons tout intérêt à jouer collectif sur le sujet des addictions et conduites addictives », renchérit Alexis Peschard. « Car le sujet touche beaucoup de monde et les addictions sont un risque qui majore tous les autres au travail et peut aggraver tous les accidents », rappelle ce spécialiste.
Afin de ne pas saturer le site de jeu, le lien vers l’escape game sera rendu progressivement accessible via les réseaux sociaux ou sur les intranets des différents partenaires qui vont cibler leurs clients et leurs adhérents, puis le grand public.
