Enfiler une canette sur une machine à coudre était un exercice nouveau pour Mélanie Was. Ingénieure qualité sur le site 3M de Tilloy-lez-Cambrai (Nord), elle a davantage l’habitude d’être sur le terrain, à organiser le travail de ses équipes. Le 20 septembre dernier, elle a donné de son temps pour confectionner des carrés de coton lavables et des produits d’hygiène destinés à des femmes qui ont souffert de violences conjugales ou qui sortent de prison. Elle l’a fait dans le cadre de la participation, pour la quatrième année consécutive, de la Fondation 3M France à la Journée solidaire. Organisée sur le temps de travail, cette journée consiste à mobiliser les salariés pour répondre aux besoins d’associations locales. Cette année, 250 collaborateurs sur les 2 000 salariés que compte le groupe de technologie en France (96 000 dans le monde) y ont participé.

« D’année en année, le nombre de bénévoles augmente, se félicite Véronique Delpa-Dabon, présidente de la fondation 3M France et directrice RSE de l’entreprise. Et depuis la crise sanitaire, les salariés ont encore plus envie de donner de leur temps pour une cause. » Lors de la Journée solidaire, ils sont rémunérés par 3M comme pour n’importe quelle autre journée, mais ils ne la passent pas au bureau ou sur un site industriel. Ils répondent à un besoin ponctuel de plusieurs structures associatives à finalité sociale ou environnementale. « Cette solidarité donne du sens à leur travail. Nombre d’entre eux sont déjà bénévoles par ailleurs », ajoute-t-elle.

Quant à Albéric de Menou, product content &social media specialist EMEA pour 3M, mais aussi bricoleur et fan de potager, c’est à Cergy (Val-d’Oise) qu’il a troqué ordinateur et téléphone contre marteau et débroussailleuse. Il s’est attelé, avec d’autres bénévoles, à la construction d’une gigantesque serre qui permettra de développer l’activité maraîchère de l’association Plaine de vie, une structure où des personnes éloignées du monde de l’emploi se réinsèrent. « En construisant la serre, nous avons fait gagner un mois de travail à l’association. C’est gratifiant de savoir que nous avons été utiles. En outre, ce type de mécénat est un excellent exercice de team building. Cela renforce la cohésion des équipes. Et j’ai rencontré des personnes que je n’avais encore jamais croisées au sein du groupe », déclare-t-il.

Pour choisir les associations bénéficiaires, la fondation 3M France est accompagnée par Unis-Cité solidarité entreprises, chargée de faire le lien entre entreprises et associations. Après validation par 3M de la liste d’actions solidaires proposée par Unis-Cité solidarité entreprises, les salariés s’inscrivent en ligne et optent pour l’action concrète de leur choix. Cette année, la fondation avait mis l’accent sur le soutien à l’insertion professionnelle des jeunes, la création d’un espace extérieur dans une maison d’accueil, la production de kits d’hygiène pour les femmes victimes de violences et de kits bien-être pour les femmes en situation de grande précarité et la construction de nichoirs pour la protection des oiseaux.

« Cette journée incarne l’un des piliers de notre stratégie en matière de développement durable », poursuit Véronique Delpla-Dabon. Derrière cette remarque, qui aurait davantage sa place dans un rapport d’activité, se cachent des situations particulièrement touchantes. C’est, par exemple, une fillette qui ne veut plus quitter la directrice RSE et qui s’agrippe à elle lors d’un atelier peinture, dans une association en charge d’enfants placés. C’est aussi ce spécialiste du contenu numérique qui s’improvise manucure et aide les pensionnaires d’une maison de retraite à retrouver un peu de beauté et de bien-être…

La Journée solidaire est devenue un rendez-vous attendu par les salariés. Ceux qui s’engagent jonglent avec leur emploi du temps chargé pour y participer. Mais « cela ne me dérange pas de finir une heure plus tard pendant plusieurs jours pour rattraper le travail que je n’ai pas pu effectuer en raison de la Journée solidaire », confie Mélanie Was.

Albéric de Menou, lui, avait une réunion très importante ce jour-là. Il en a discuté avec son manager qui a accepté de la reporter afin de lui permettre de passer la journée à aider Plaine de vie. « La solidarité fait du bien aux associations, aux salariés et à l’entreprise. Nous en avons tous conscience », conclut-il.