Un « marché d’employés » ? L’expression n’avait plus cours depuis bien des années, taux de chômage élevé oblige. Et la voici sortie de la naphtaline, à la faveur d’une divine surprise : une reprise économique post-pandémie particulièrement vigoureuse. De quoi permettre, au moins dans certains secteurs en pénurie criante de main-d’œuvre, aux candidats de poser leurs conditions voire aux salariés en poste. Mais que veulent-ils exactement ? De l’argent, bien sûr, ne serait-ce que pour compenser la hausse du coût de la vie, sans oublier la reconnaissance de leur apport à l’entreprise. Mais si c’est important à leurs yeux, ce n’est pas forcément l’essentiel. Leurs nouveaux besoins sont ailleurs. Flexibilité dans les horaires et des modes de travail, autonomie face au management, sens et contribution au bien commun : c’est une nouvelle relation au travail qui s’installe. Plus question de simplement travailler pour vivre, et encore moins de vivre pour se dévouer corps et âme à sa tâche. De quoi inquiéter les DRH, qui ne jurent que par l’engagement des collaborateurs ? Au contraire, c’est une bonne nouvelle. Certes, il leur faudra agir, être à l’écoute, mettre en place des modes d’organisation différents, former les managers, offrir encore plus de perspectives et d’évolution de carrières aux collaborateurs. Mais ces efforts, qui ont certes un prix, sont nettement moins coûteux que de « simples » augmentations salariales. Reste donc aux employeurs à entrer eux aussi dans cette nouvelle ère…