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Leader Group forme des réfugiés au métier de ferrailleur

Le point sur | publié le : 27.09.2021 | Natasha Laporte

 

En lien avec plusieurs acteurs, l’entreprise d’intérim a mené une opération de formation de trois mois, au profit d’une dizaine de stagiaires afghans, guinéens, maliens et soudanais. Une manière de répondre à la demande de compétences dans un secteur en pénurie de candidats et de permettre à cette population fragile de s’insérer sur le marché de l’emploi.

C’est près de la porte de la Chapelle (18e arrondissement de Paris), dans les locaux de l’organisme de formation Envergure, que 12 réfugiés afghans, guinéens, maliens et soudanais se sont vu remettre le 27 juillet dernier leur diplôme de ferrailleur. Une récompense qui marquait l’aboutissement d’une formation de trois mois, organisée par l’entreprise d’intérim Leader Group dans le cadre d’une préparation opérationnelle à l’emploi collective (POEC), en lien avec Pôle emploi, financeur de l’action, de même que l’Opco (opérateur de compétences) Akto, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), Envergure (réseau d’agences spécialisées dans l’accompagnement professionnel) et l’association Adoma, qui loge les réfugiés. « Cette action a été menée avec une entreprise spécialisée dans le ferraillage qui a de gros besoins de main-d’œuvre et éprouve des difficultés à recruter », indique Pierre-Alexandre Michel, directeur de la communication et de l’innovation de Leader Group. « L’enjeu était donc double : accompagner ce public vers l’emploi durable et apporter une réponse à la pénurie de main-d’œuvre dans le métier de ferrailleur en Île-de-France », précise-t-il.

Défi linguistique et fidélisation

Concrètement, la formation, qui avait démarré en mai dernier, comprenait au total 350 heures, dont 70 heures de pratique en entreprise. « Dans le métier de ferrailleur, il y a un grand nombre de compétences techniques à acquérir », détaille Pierre-Alexandre Michel. Mais le principal défi était sans doute la maîtrise de la langue française. « Une centaine d’heures ont été dévolues à la compétence linguistique avec un objectif professionnel, poursuit-il, les personnes formées avaient une forte motivation et une grande envie d’apprendre. C’est un public réceptif et qui souhaite réellement être accompagné. » Certains ont d’ores et déjà été embauchés en CDI par l’entreprise cliente, tandis que d’autres y continuent en mission d’intérim de plus de six mois, Leader Group ayant une obligation d’emploi de six mois minimum à l’issue de la formation.

L’opération revêt aussi un autre atout. « Accompagner des réfugiés véritablement en demande permet d’établir avec eux des liens très forts sur la durée et de les fidéliser », indique ainsi Pierre-Alexandre Michel. Et Leader Group n’en est pas à son coup d’essai. Pour la société d’intérim, qui emploie 1 300 collaborateurs permanents et 60 000 intérimaires à travers ses 170 agences en Europe – en France, mais aussi au Portugal, aux Pays-Bas, en Suisse et au Luxembourg – c’est la deuxième action de formation au profit des réfugiés. La première, réalisée l’an dernier, avait permis de former une dizaine de réfugiés à la préparation de commandes. Une réussite, à en juger par le bilan de cette première vague. « Aujourd’hui, 85 % de ces collaborateurs sont toujours avec nous, en intérim, ou ont trouvé un CDI à l’issue de leur mission », affirme-t-il.

Industrie et espaces verts

De quoi conforter le groupe d’intérim sur ce chemin. Après avoir transformé l’essai en formant des réfugiés au métier de ferrailleur, il veut aller plus loin… « Notre objectif est d’accompagner d’ici la fin de l’année prochaine une centaine de personnes vers d’autres métiers, dans l’industrie et l’entretien des espaces verts, ainsi que, de nouveau, dans la préparation de commandes », déclare Pierre-Alexandre Michel. « Cette typologie de formation d’un public cible pour un emploi durable permet un véritable développement de compétences vers lequel nous tendons et souhaitons nous positionner », conclut-il. Pour Leader Group, l’un des partenaires clés dans cette démarche, c’est Akto, son opérateur de compétences qui mène, d’ailleurs, depuis plusieurs années, un programme baptisé Hope (pour hébergement, orientation et parcours vers l’emploi), autrement dit, espoir en français.

Enfin, pour Leader Group, la formation des réfugiés au métier de ferrailleur s’inscrit dans ses engagements de responsabilité sociale et environnementale (RSE). La volonté de l’entreprise d’accompagner ce public fragile vers un emploi durable vient ainsi s’ajouter à d’autres actions récemment mises en œuvre par le groupe d’intérim, telles que le lancement d’un CDI à temps partagé destiné aux travailleurs handicapés, aux seniors et aux bénéficiaires des minima sociaux.

Auteur

  • Natasha Laporte