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« Les tensions sur le recrutement nous préoccupent beaucoup »

L’actualité | publié le : 27.09.2021 | Benjamin d’Alguerre

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« Les tensions sur le recrutement nous préoccupent beaucoup »

Crédit photo Benjamin d’Alguerre

Alors que les activités de l’industrie et de la métallurgie sont affectées par le manque de matières premières et l’urgence de la transition écologique, le secteur fait en outre face à une pénurie de compétences, sur de nouveaux métiers comme sur d’autres, désertés par ceux qui partent à la retraite.

Comment la métallurgie s’adapte-t-elle au besoin de nouvelles compétences qui vient ?

Chaque année, l’industrie aurait besoin de recruter 120 000 à 150 000 salariés, dont la moitié pour la seule métallurgie, alors que 100 000 emplois au total sont non pourvus à l’heure actuelle. Les tensions sur le recrutement nous préoccupent beaucoup. Par ailleurs, nous entrons dans une période particulière puisqu’aux nouveaux besoins en compétences du secteur s’ajoute la problématique d’une forte vague de départ à la retraite qui intensifie les difficultés de recrutement. C’est notamment pour cela que la branche investit beaucoup sur la formation professionnelle. Il y a trois ans, nous avons décidé d’augmenter nos effectifs d’alternants de 50 % d’ici 2024. L’apprentissage se porte plutôt bien dans la métallurgie : nos centres de formation forment près de 30 000 apprentis et alternants chaque année et les effectifs n’ont pas baissé durant la crise. Les nouveaux contrats d’apprentissage ont crû de 20 % en 2020 et nous nous attendons à une croissance semblable en 2021. Par ailleurs, notre appareil de formation accueille chaque année près de 15 000 demandeurs d’emploi intéressés par une reconversion dans nos métiers, notamment grâce au partenariat que nous avons établi avec Pôle emploi. Nous communiquons également auprès des jeunes chaque année pour renforcer l’attractivité de nos métiers.

La métallurgie est-elle concernée par les appels à l’augmentation des salaires et des minima conventionnels de branches ?

Non. Dans nos secteurs, les rémunérations sont 13 % à 15 % supérieures à la moyenne des salaires du reste du marché. Notre branche connaît depuis longtemps une véritable dynamique de négociation des minima conventionnels.

Votre branche est la première à avoir négocié un accord d’activité partielle de longue durée qui a fait boule de neige. Où en est-on du chômage partiel dans la métallurgie ? Ce dispositif a-t-il sauvé des emplois ?

Selon les dernières statistiques Dares et Unédic en date de juillet 2021, 180 000 salariés de l’industrie (sur environ 3 millions) étaient encore inscrits dans un dispositif d’activité partielle, qu’elle soit de droit commun ou de longue durée, dont la moitié dans la métallurgie. C’est une évolution notable depuis le début de l’année où ils étaient encore 270 000. Bien sûr, ces chiffres doivent s’analyser secteur par secteur. Il est des branches où le recours au chômage partiel est très faible (l’énergie ou l’agro-alimentaire) et d’autres, comme le transport de matériel industriel, où il touche encore 25 % de l’effectif. L’accord APLD de la branche a été bien décliné par nos entreprises. Beaucoup de DRH s’en sont emparés pour disposer, au besoin, d’un outil supplémentaire pour faire face à la crise. Certains n’ont pas eu besoin d’activer leur accord ; d’autres qui ne pensaient pas devoir le faire ont dû y avoir recours. Dans l’automobile et l’aéronautique, notamment, il est évident que le dispositif a permis de préserver les compétences nécessaires au rebond et a sauvé des milliers d’emplois, même si n’avons pas encore une comptabilité précise.

Les entreprises de la métallurgie ont-elles eu recours au FNE-Formation pour leurs salariés en activité partielle durant la crise ?

Opco2i, l’opérateur de compétences de l’industrie, a su rapidement informer et sensibiliser ses entreprises adhérentes à ce dispositif attractif. Aujourd’hui, sur une enveloppe d’environ 150 millions d’euros pour financer 25 000 formations, près de 45 % ont été dépensés, dont 73 % pour les entreprises de la métallurgie. L’enveloppe devrait donc être intégralement consommée sans difficultés.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre