Une nouvelle initiative risque de ne pas être du goût d’Amazon, la société étant allergique à la représentation syndicale. Les salariés d’un entrepôt d’Amazon situé à Nisku, en Alberta, viennent en effet de solliciter les autorités régissant le droit du travail pour organiser un vote en vue d’une affiliation au puissant syndicat nord-américain des Teamsters, qui représente 125 000 salariés dans diverses industries canadiennes et 1,5 million de salariés aux États-Unis. Et si tous les efforts de la part des salariés d’Amazon pour rejoindre un syndicat ont échoué aux États-Unis, avec notamment une tentative très médiatisée dans un entrepôt de Bessemer, en Alabama, les experts canadiens sont plus optimistes, d’autant que plusieurs clusters de Covid-19 ont été détectés lors de la pandémie dans des entrepôts d’Amazon sur place, conduisant d’ailleurs les autorités de santé à fermer les sites. En outre, le Canada dans son ensemble, même si ce n’est pas particulièrement le cas de la province de l’Alberta, est davantage en faveur des syndicats et sa législation inclut d’ailleurs des facilités administratives pour la syndicalisation. « Amazon ne changera pas sans syndicat, a tranché François Laporte, le président national de Teamsters Canada. L’entreprise a trop souvent prouvé combien elle était anti-salariés. » « Nous ne pensons pas que les syndicats soient la meilleure solution pour nos collaborateurs », a rétorqué Dave Bauer, le porte-parole d’Amazon Canada. La date du vote n’est pas encore fixée, mais il est clair qu’au Canada comme aux États-Unis, l’issue de cette nouvelle initiative est attendue avec impatience.