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L’Ehpad privé Saint-Antoine mise sur la formation

Le point sur | publié le : 20.09.2021 | Irène Lopez

 

Avec une politique RH à base de formation gratuite, d’apprentissage, de bienveillance et d’inventivité, l’établissement du groupe Korian, au Chesnay, près de Versailles, affiche un taux d’absentéisme du personnel de 5 % seulement.

Le très chic Ehpad Saint-Antoine, du groupe Korian, situé en plein cœur de la ville du Chesnay, à quelques minutes de Versailles, accueille 100 résidents âgés de 73 à 100 ans. Leur situation varie entre grande dépendance et besoin de combler une solitude devenue insupportable à domicile. Pour les accompagner, l’équipe se compose de 61 personnes. Parmi les soignants, un médecin gériatre, deux infirmières et neuf aides-soignants par jour, ainsi que quatre kinésithérapeutes. Parmi le personnel non soignant, un chef cuisinier et deux serveurs. Car la restauration y est intégrée.

À Saint-Antoine, le travail n’est pas plus aisé qu’ailleurs : certaines fins de vie sont difficiles. Avec les décès de résidents et la souffrance des familles, la charge psychologique du personnel est lourde. Et comme dans les autres Ehpad, la Covid-19 s’est également invitée dans l’établissement au plus fort de la pandémie et a touché 29 résidents. Pourtant, le taux d’absentéisme du personnel n’y dépasse pas 5 % (contre une moyenne nationale de 16 %) et la longévité professionnelle d’une infirmière y est égale à la moyenne nationale (sept ans).

Comment expliquer cette situation favorable ? « Le recrutement du personnel est à l’image de la vision que l’on a de son établissement », explique Céline Olive, la directrice de l’Ehpad Saint-Antoine. Elle a mis la barre très haut. L’attrait, pour ceux qui veulent afficher une expérience prestigieuse sur leur CV, vient par exemple du fait que les serveurs ont la garantie d’être formés par la maison Lenôtre. Question recrutement pur, la directrice, qui a une vision de moyen terme, a également recours à l’apprentissage. Deux apprentis aides-soignants, deux employés de cuisine et une psychomotricienne constitueront ainsi les futurs professionnels de l’établissement. En outre, le groupe Korian dispose de sa propre académie de formation. « Les personnes qui ont le projet professionnel de travailler avec nous mais qui ne possèdent pas de diplôme sont prises en charge. Et c’est Korian qui finance ! », s’enthousiasme Céline Olivier. Il faut compter un an pour former un aide-soignant. Deux personnes sont en cours de formation à Saint-Antoine.

Par ailleurs, la directrice a également décidé de rejoindre le programme Passerelles, dans le cadre du dispositif Transitions collectives, déployé par les pouvoirs publics depuis janvier 2021. Il permet à des salariés issus du secteur des services d’accéder au métier d’aide-soignant. « Comment n’y a-t-on pas pensé avant ? », s’interroge d’ailleurs la directrice. Une première passerelle a été mise en place avec Monoprix. Dix vendeuses et caissières se reconvertiront à Saint-Antoine à l’occasion de quatorze mois d’adaptation et de formation.

Céline Olivier s’appuie aussi sur la cellule sourcing du groupe et pioche dans les CV de la base de données des vacataires, appelle Pôle emploi ou l’école d’infirmières voisine, en cas d’arrêt maladie ou de personnel en congés à remplacer. Mais surtout, la souplesse et l’empathie sont au cœur de sa gestion RH. La directrice a, par exemple, trouvé un moyen de garde à une soignante, obligée de laisser son enfant seul à la maison pour venir travailler. « La rémunération est un sujet, confie-t-elle, mais pas le premier. L’engagement du personnel est surtout motivé par les conditions de travail. »

Et si la clé était du côté des moyens dont dispose l’établissement ? Chaque journée d’hébergement à Saint-Antoine, à la charge du résident, oscille entre 129 et 149 euros. « Le tarif se situe dans la fourchette des établissements privés », commente Céline Olivier. La fourchette haute, toutefois…

Auteur

  • Irène Lopez