Le géant du commerce en ligne chinois a récemment dû faire face à une accusation d’agression sexuelle, de la part d’une salariée envers son manager (licencié depuis et désormais sous le coup d’une enquête judiciaire), après une soirée à laquelle on l’avait fait boire. L’affaire a créé une onde de choc dans toute la tech chinoise. Mais si Alibaba a accepté la démission de deux top managers, qui avaient entretenu cette culture de soirées arrosées et de mépris des femmes, cela ne l’a pas empêché de licencier dix salariés ayant partagé sur les réseaux sociaux le récit de la jeune femme, posté à l’origine sur l’intranet de l’entreprise. Leur attitude contrevient en effet aux règles strictes sur le partage d’informations apparaissant sur des réseaux internes.

Deux semaines après les évènements de la soirée, pour lesquels elle avait porté plainte auprès des ressources humaines, sans que la DRH ne réagisse, la jeune femme avait donc décidé d’en parler sur l’intranet, puis organisé et filmé une protestation dans l’une des cafétérias de l’entreprise. La vidéo de la manifestation a été visionnée des milliers de fois sur les réseaux sociaux. Et Alibaba a fini par diligenter une enquête en interne… En outre, la direction a réprimandé publiquement la DRH, mis sur pied une hot line pour recevoir les plaintes en matière de harcèlement sexuel et créé un comité spécial chargé d’assurer une médiation en cas de problèmes.